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| | Le chien, un loup civilisé par Evelyne Teroni et Jennifer Cattet | |
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| Sujet: Re: Le chien, un loup civilisé par Evelyne Teroni et Jennifer Cattet Sam 5 Déc 2015 - 16:18 | |
| - Citation :
- Que reste-t-il de Canis lupus dans Canis familiaris? Remarques sur un débat sans fin
Résumé de l’intervention d’ Adam Miklosi au congrès de la SEEVAD 2015
Le chien et le loup sont-ils deux espèces différentes ? Il existe d’ailleurs deux manière de nommer le chien de compagnie : Canis familiaris et Canis lupus familiaris. La même année le journal « animal cognition » a fait référence aux chiens selon ces deux appellations. La terminologie Canis lupus familiaris était déjà d’employés il y a 20 ans par les zoologistes. Le choix de la dénomination peut évidemment évoluer en fonction des connaissances acquises.
Qu’est-ce qu’une espèce animale ?
Pour le grand public une espèce représente un groupe d’individus qui peuvent se reproduire entre eux (interbreeding). Dans cette définition le chien et le loup appartiendraient alors à la même espèce ! D’un point de vue écologique la notion d’espèce est indissociable de la notion de niches écologiques. C’est ce qui fait que dans cette approche le chien et le loup sont deux espèces distinctes car sans l’intervention de l’homme, dans la nature, chien et loup ne se reproduirait que très rarement.
La domestication est le processus de spéciation qui a fait apparaître le chien à partir d’un ancêtre canidés sauvages. De très nombreuses études sont publiées depuis une quinzaine d’années pour prouver l’origine géographique, la date, et l’ancêtre de Canis familiaris. Si une datation entre 16 000 et 32 000 ans semble faire consensus, en revanche les études s’opposent sur les origines géographiques et biologiques de la domestication. Pour Adam Miklosi, ces questions ont finalement peu d’importance.
Les deux questions majeures concernant la domestication sont : quel type de comportement ont été la cible de la sélection amenant à la domestication ? Et quelle a été la séquence des événements de cette sélection ? Une des hypothèses de sélection dans la durée pourrait être la séquence suivante :
Les gènes de l’homme et du chimpanzé ne diffèrent que de 1 à 2 %. Le chien et le loup ne se différencient que par 0,3 % de leur matériel génétique. Mais le matériel génétique, les gènes et leurs produits(les protéines) constituent un réseau complexe de mécanismes de régulation. Ainsi de petites mutations dans certains gènes peuvent avoir des effets importants. Des mutations sur les récepteurs à la dopamine (DRD4 ) peuvent en modifier le fonctionnement et modifier l’impulsivité et la concentration de certains individus.
Sur ce graphique l’axe horizontal représente l’âge des individus testés, l’axe vertical représente les capacités sociales. En bas et à droit, vous pouvez voir … Adam Miklosi !
Les courbes vertes sont celles des loups, les courbes noires sont celles des chiens. Les courbes pleines représentent les animaux, chiens et loups, ayant eu un plan de développement de sociabilité intense. Les courbes en pointillé représentent des conditions de développement social standards ou nulles.
On constate que le point de départ des courbes des chiens et des loups n’est pas le même : c’est ce que Adam Miklosi appelle l’avantage sélectif : à la naissance les chiens ont des attitudes sociales plus importante que les loups. Pourtant on voit que dans un environnement de socialisation intense les courbes des capacités sociales du chien et du loup tendent à se rejoindre. A l’inverse on voit qu’un chiot qui n’est pas du tout stimulé socialement aura les mêmes capacités sociales qu’un loup qui se développent dans des conditions standards. L’avantage sélectif, à support génétique, ne représentent donc qu’un potentiel qui ne pourra s’exprimer que dans un environnement favorable.
Si l’on compare les aptitudes du chien et du loup lors d’un test de pointé (trouver le réceptacle qui contient de la nourriture indiqué par un mouvement du bras de l’opérateur), le chiot de quatre mois est beaucoup plus performant que le loup du même âge. Mais les différences de performance entre les chiots et les louveteaux s’estompent avec l’âge si les loups sont élevés avec des humains. Il y a donc un changement dans les capacités cognitives : ils apprennent à performer et à collaborer dans cette tâche. Pour le chien cette collaboration est beaucoup plus facile et naturelle, les chiens sont génétiquement préparé à interagir avec l’homme. Les loups quant à eux doivent expérimenter ,apprendre, répéter.
Si l’on teste l’attention visuelle en comptant le nombre de regards spontanés vers l’humain, on constate que:
-à l’âge de trois semaines ni les chiots ni les louveteaux ne regardent l’humain -à l’âge de quatre semaines le chiot commence à regarder vers l’humain alors que le louveteau ne le regarde pas. Mais il n’y a pas de différence statistiquement significative. -à l’âge de cinq semaines le chiot regarde énormément l’humain spontanément, le louveteau le regarde un peu. La différence est alors statistiquement significative (p< 0.05)
Dans une autre expérience sur des chiots et des louveteaux de cinq à neuf semaines si l’on renforce les regards vers l’humain on constate que : - pour le chiot de cinq semaines ou de neuf semaines le nombre de regards augmente entre la 1ere et la 4ème minute d’interaction (3 regards lors de la première minute, 9 regards lors de la quatrième minute) - pour le louveteau de neuf semaines le nombre de regards restent constants : 2 à 3 regards lors de la 1ère comme lors de la 4ème minute d’interaction malgré les renforcements.
Pour Adam Miklosi : « pour comprendre le comportement des chiens nous avons besoin d’une bonne compréhension à la fois de la génétique et des effets possibles de l’environnement. La communauté scientifique doit travailler avec plus d’insistance à étudier le développement du chien si elle veut comprendre les mécanismes biologiques du comportement canin »
Dr Antoine BOUVRESSE Vétérinaire comportementaliste DENVF http://veterinaire-comportement.blogspot.fr/2015/12/que-reste-t-il-de-canis-lupus-dans.html?utm_source=feedburner&utm_medium=email&utm_campaign=Feed:+DrBouvresseVtrinaireComportement+%28Dr+BOUVRESSE++V%C3%A9t%C3%A9rinaire+comportement%29 |
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| Sujet: Re: Le chien, un loup civilisé par Evelyne Teroni et Jennifer Cattet Mer 17 Aoû 2016 - 16:13 | |
| Article trouvé par Pomme! - Citation :
- Idiotismes animaliers
Les meutes de loups n’ont pas de chef 15 août 2016 |Nic Ulmi - Le Temps
Nous terminons cette série estivale dans laquelle nos collègues du «Temps» se penchent sur la zoologie hasardeuse que les humains utilisent pour parler d’eux-mêmes. Dans le dernier de cinq articles, on s’interroge : un mâle domine-t-il vraiment la société des loups, image idéale du leadership humain ?
Ayant passé treize étés à observer une meute sur l’île d’Ellesmere, au Canada, le zoologiste états-unien L. David Mech fait, en 1999, une déclaration dont le ton penaud cache des implications fracassantes pour le petit monde des experts en loups. « On s’est trompés », dit-il, en gros, dans un article intitulé « Alpha Status, Dominance, and Division of Labor in Wolf Packs », publié dans le Canadian Journal of Zoology : les individus alpha, censés dominer le groupe à l’issue d’un processus de compétition, n’existent pas. Pas comme on le croyait, en tout cas. Flash-back : on est en 1947. Le Bâlois Rudolf Schenkel publie, dans la revue Behaviour, un article intitulé « Ausdrucks-Studien an Wölfen : Gefangenschafts-Beobachtungen ». Pionnier de ce qu’il appelle la « sociologie des loups », le zoologiste décrit la compétition et la dominance au sein de la meute, introduisant l’expression « animal alpha ». Vingt ans plus tard, L. David Mech reprend l’idée, l’amplifie par ses propres observations et vulgarise le tout dans un livre intitulé The Wolf : The Ecology and Behavior of an Endangered Species (1970), qui devient un best-seller. La notion de « mâle alpha » est ainsi prête à l’emploi dans la culture générale, qui l’adopte avec enthousiasme, oubliant au passage que Schenkel parlait d’un couple dominant, et pas seulement d’un mâle… Quoi qu’il en soit, le « loup alpha » inspire des réflexions sur le leadership en entreprise, devient un modèle de programmation algorithmique (Grey Wolf Optimizer), s’invite dans la psychologie des religions lorsque le psychiatre texan Hector A. Garcia invente la notion d’« Alpha God » (2015) pour décrire la manière dont les sociétés monothéistes imaginent leur dieu. Une histoire de famille Le hic ? Mech le dévoile en 1999 : à l’image de Schenkel qui observait les loups du zoo de Bâle, « la plupart des études sur la dynamique sociale des meutes de loups ont été conduites sur des regroupements artificiels d’animaux en captivité ». Mech lui-même a observé des loups en liberté, mais, comme cela arrive souvent, il a vu ce qu’il avait lu chez Schenkel plutôt que ce qu’il avait sous les yeux. À l’état sauvage, explique-t-il, le « couple alpha » est en réalité un couple parental, dont le reste du groupe est la progéniture : « la meute de loups typique est une famille ».Exit le modèle classique de la dominance animale. Qui, à vrai dire, avait déjà été ébranlé trente ans plus tôt. Re-flash-back. On est au début des années 1960. La primatologue britannique Thelma Rowell publie une série d’études basées sur ses observations chez les babouins de la forêt d’Ishasha, en Ouganda. Signes particuliers : ces singes, membres d’une espèce réputée belliqueuse et hiérarchique, « ne connaissaient pas la hiérarchie ». Mieux : « une atmosphère paisible règne dans la troupe, les agressions sont rares et les mâles semblent beaucoup plus attentifs à coopérer qu’à entretenir la compétition », rapporte la philosophe des sciences belge Vinciane Despret, qui reprend et développe les études de Thelma Rowell dans son livre Que diraient les animaux si on leur posait les bonnes questions ? (2012). Encore plus étonnant, « il ne semble pas y avoir de hiérarchie entre mâles et femelles ». Babouins et management Perturbés par ce constat, les confrères de la primatologue suggèrent que les « extravagances babouines d’Ishasha » doivent être dues à des « circonstances écologiques exceptionnelles » : cette forêt, disent-ils, est un « véritable paradis terrestre avec ses arbres offrant abris contre les prédateurs, sites de sommeil et, surtout, abondance de nourriture »… Mais Thelma Rowell a une autre explication. Analysant les études menées jusque-là sur les babouins, elle découvre que les résultats se classent en trois types : d’un côté, « des animaux qui visiblement ne sont pas très intéressés par la hiérarchie » ; pour ceux-ci, les primatologues ont forgé le concept étonnant d’une « dominance latente », c’est-à-dire invisible. Viennent ensuite les études en captivité : c’est en observant les babouins du zoo de Londres que le zoologiste Solly Zuckermann a élaboré la théorie de la dominance, à la fin des années 1920. L’histoire de cette colonie est un cauchemar simiesque : 110 babouins, essentiellement mâles, sont rassemblés dans un enclos ; une trentaine sont tués par leurs congénères en l’espace de six mois ; les effectifs sont alors renfloués en ajoutant une trentaine de femelles, et les bagarres redoublent en intensité. Moralité ? Zuckermann croit voir là un comportement naturel, alors qu’il observe la pagaille que le zoo lui-même a créée… Le dernier type d’études identifié par Thelma Rowell est basé sur des observations faites en nature, mais « les chercheurs ont nourri les animaux pour les attirer » : ces bouchées balancées aux singes suscitent une compétition et font émerger une hiérarchie qui jusque-là n’existait pas. Il s’agit là de ce que les scientifiques appellent un « artéfact » : un phénomène qu’on observe parce qu’on l’a créé. Aujourd’hui, les primatologues (et les « loupologues », si on ose) savent que la théorie classique de la dominance est périmée. Mais qu’importe ? Maintenu en vie par des ouvrages de management tels que Corporate Plasticity (2014), qui consacre un chapitre aux « meutes de loups : culture, esprit, leadership », l’« animal alpha » continue à rôder dans les limbes des concepts zombies — les idées mortes-vivantes qui grignotent nos cerveaux. http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/477728/idiotismes-animaliers-y-a-t-il-un-male-alpha-dans-la-meute-de-loups |
| | | Derby Educateur Canin Pro'
Nb de messages : 8152 Age : 56 Localisation : Eure (27) Normandie - Bernay Emploi : Educatrice, guide en comportement, masseuse, animatrice de stages canins et de canivacances ...
| Sujet: Re: Le chien, un loup civilisé par Evelyne Teroni et Jennifer Cattet Mer 17 Aoû 2016 - 17:38 | |
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| | | Ptit'LU Educateur Canin Pro'
Nb de messages : 2102 Age : 34 Localisation : Betton-Bettonet (73390) Emploi : Educatrice Canima - Services canins, félins & NAC
| Sujet: Re: Le chien, un loup civilisé par Evelyne Teroni et Jennifer Cattet Ven 12 Mai 2017 - 10:44 | |
| Je n'ai pas lu toutes les pages mais dans le poste de départ (qui date de 2006) où on parle du livre apparemment il y a de vieilles idées reçues sur la hiérarchie. Je viens de commander ce livre aux éditions La griffe qui date du 16 mai 2013... Peut être ce point a t'il été revu ? On verra ! |
| | | PowerUser  
Nb de messages : 45788 Age : 48 Localisation : Dans la matrice! ^^ Emploi : Oracle
| Sujet: Re: Le chien, un loup civilisé par Evelyne Teroni et Jennifer Cattet Dim 14 Mai 2017 - 20:30 | |
| Espérons que quelques ajustements auront été faits! On attendra ton retour à ce sujet! * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * |
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| | | | Le chien, un loup civilisé par Evelyne Teroni et Jennifer Cattet | |
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