L'euthanasie

En France c'est très exceptionnel de pouvoir les aider à partir à la maison , et c'est très regrettable. Le berger allemand de mes parents a pu partir ainsi , chez lui... c'était il y a 31 ans .

J'ai demandé un jour à ma véto si elle se déplacerait. Elle n'était pas contre si cela était faisable. Dans tous les cas, je n'accepterai pas d'aller à la clinique et de m'asseoir dans la salle d'attente.

J'en ai parlé à ma véto ostéo et elle est d'accord pour venir à la maison...

N'ayant aucun véto que je connais de confiance proche de chez moi, je serai obligée de me déplacer si ça nous arrive

Ouh la la! Le sujet est difficile mais important.

Ici nous avons dû faire euthanasier 3 chiens et franchement pour chacun d'eux, cela s'est passé du moins mal que ces moments-là sont possible.

Le premier, c'était un chiot de 4 mois. Il avait une grosse insuffisance rénale et après avoir passé une nuit à le veiller et à essayer de le rassurer, j'ai appelé la véto de bon matin et nous l'avons amené au cabinet pour juger de la situation avec elle. Malheureusement, il n'y avait plus rien à faire et on a dû se résoudre à le laisser partir.

Puis mon Ti-Loup. Pour lui ça a vraiment été dur car son problème était comme beaucoup de grands chiens lié au train arrière. On l'a gardé plusieurs mois avec des hauts (pas très hauts) et des bas (vraiment bas). Mais il avait toujours cette fameuse lueur de joie dans les yeux que je ne voulais pas éteindre. Parfois, il avait tellement du mal à se lever qu'il se couchait dans l'herbe et je lui jetais son ballon entre les pattes et il l'attrapait en le secouant. Je n'ai jamais eu l'impression qu'il souffrait. Il était 'bloqué'. Et puis un midi, il a réussi à sortir faire pipi mais n'a pas réussi à rentrer. Je suis resté toute la nuit avec lui devant la baie vitrée ouverte. Et au petit matin j'ai appelé la véto qui a bien voulu se déplacer. Il est parti tranquille avec nous, dans sa maison. Je suis encore très reconnaissant à la véto de s'être déplacée pour lui car c'était un hyper sensible.

Et Salto. Lui c'était un cancer du pancréas. On savait que ses jours étaient comptés. En rentrant un midi, il était vraiment mal, couché sur le flanc. On connaissait le risque que cela éclate et qu'il souffre beaucoup. Il n'était pas pensable de prendre le risque de le laisser partir tout seul dans la souffrance. Alors on l'a amené chez la véto en urgence.

On a des vétos vraiment super. A chaque fois, elles ont été remarquables de douceur et de compréhension. Nous conseillant sans jamais décider à notre place et nous laissant choisir de rester ou non. On est toujours resté jusqu'au bout et elles nous ont toujours accompagnés et agit avec beaucoup de respect et de gentillesse avec les chiens.

Pour le chiot, on s'est fait surprendre et on ne savait pas alors on l'a laissé. Mais pour les deux autres, on a fait une crémation individuelle. J'ai toujours les cendres. Je voulais les répandre dans la nature mais pour l'instant, je n'ai pas réussi. Un jour peut-être...

Pour Ti-Loup ça a été dur car l'entreprise de crémation ne passe au cabinet que 2 fois par semaine. Et ce n'était pas possible pour la véto de le garder (un Léonberg... 80kg...) Alors la véto s'est débrouillé pour qu'on puisse l'emmener le jour même et qu'il puisse être incinéré comme on voulait.

Ce sont des décisions vraiment très dures à prendre et des moments très difficiles. Et j'ai un grand respect pour des vétos comme les nôtres qui sont à la fois si proches des humains et des animaux.

A lire: https://educationcanine.forumactif.com/t11399-pourquoi-souffre-t-on-apres-la-perte-d-un-animal

J'ai la hantise de tomber sur un vétérinaire qui pourrait mal juger l'état de l'animal ... (parce qu'il faut avouer, quand ils savent pas... pis l'erreur est humaine...) et au final le laisser partir.

D'où l'intérêt d'avoir un bon contact avec son véto. Quand je dis ça, je pense aussi à ceux qui ont pas trop le choix de leur véto parce qu'ils vivent de façon isolée.

Dans ces moments là, quand on est pas prêts et qu'on est dans le déni, je pense qu'on à besoin de demander un autre avis véto... Je pense que c'est ce que je ferais en tout cas, car l'erreur est humaine effectivement.

Ici, j'apprécie que ce soit un cabinet et qu'elles soient deux. Si l'une se pose une question, elle n'hésite pas à faire appel à l'autre. Et quand elles ont un doute, elles proposent d'aller un chez confrère plus spécialisé dans le problème.

Certains trouvent que cela montre qu'elles manquent d'assurance mais moi, je trouve cela plutôt rassurant qu'elles sachent se remettre en question. Ca n'arrive pas souvent mais ça ne me choque pas.

Citation :

L'acte d'euthanasie

Contrairement à l'homme, pour qui trop souvent les souffrances ultimes et inutiles sont le lot des derniers instants, l'animal peut voir son agonie ou sa douleur écourtée par une injection d'un puissant somnifère, pratiqué par son vétérinaire.

Cet acte ultime, effectué dans la peine et le chagrin, doit être considéré comme une délivrance.

Votre vétérinaire s'y résoudra lorsque les possibilités thérapeutiques deviennent illusoires, en regard d'une souffrance insupportable et inutile.

Pour compenser la perte du compagnon, les maîtres sont bien souvent tentés d'acquérir immédiatement un autre animal. Cette démarche naturelle est à déconseiller, le nouvel animal arrivant étant à tout moment comparé au disparu, la comparaison étant bien sûr toujours à son détriment.

Laisser courir et s'éteindre le chagrin avant d'adopter un nouveau compagnon, prendre le temps de le chercher pour mieux le choisir, afin de mieux l'aimer pour lui-même, voilà la démarche raisonnable quand on passe par ces épreuves.

Citation :

Quand ton coeur est dans la peine, n'écoute pas de musique, va sans bruit te nourrir du silence, là où il n'y a que de l'air, de l'eau et des cailloux, car résonneront là-bas les mots qui permettent de vivre.

(Poème Japonais)

http://cani-seniors.org/viewtopic.php?t=20828

Je ne suis pas d'accord, c'est différent pour chaque maître... Il faut savoir s'écouter surtout

Je suis d'accord avec Nikaïa, ici j'ai toujours "un chien d'avance", je recherche un top compagnon qui pourra inconsciemment m'aider à supporter la douloureuse perte.

Je crois aussi que c'est différent pour chaque personne. Je connais quelqu'un qui après la mort de son chien a pris un chiot dans la semaine qui a suivi. Et ça se passe bien (la chienne a 5 ou 6 ans actuellement)

Moi j'ai repris un chiot quatre mois après la mort du mien. Sans doute aurais-je dû attendre plus.

Pareil. Iouki est arrivé un mois après le départ de Ti-Loup et idem pour Mitch après Salto.
Ca dépend de chacun.
Des comparaisons, bien sûr, on en fait mais je ne pense pas que ce soit au détriment du chien. Les disparus sont toujours présents à coté des 'nouveaux' qui ont leur personnalité, tout simplement.

Même 6 mois après , si la comparaison n'est pas en faveur du nouveau ... Vénus était nickel , la dobinette de rêve , cool , saine dans sa tête , je savais pouvoir lui faire totalement confiance . Isis ........

Je ne sais pas... nous, on se rappelle de leurs qualités mais aussi de leurs défauts de notre point de vue d'humains ! Et on retrouve ou pas les uns et les autres chez l'un ou l'autre avec leurs particularités en plus.
Mais encore une fois, c'est très personnel et nous aussi, on évolue...

Ce qui compte, c'est que chacun fasse les choses à son rythme et prenne le temps qu'il lui faut, que ce soit 1 semaine ou 1 an ou plus... On est tous différent et dans l'absolu, il n'y a pas une durée qui est mieux qu'une autre.

Mais Cathy... on a quand même des cas à part...
Ca a été une telle galère pendant un an (jusqu'à la prise du traitement) après un chien sans problème, une vraie crème, que forcément... Et en même temps, ce n'était pas qu'une question de comparaison entre le chien décédé et le nouveau... C'était avant tout que le nouveau avait bel et bien un problème, un problème bien réel, un problème très lourd à gérer...

Je sais bien Analucia ... mais je pense qu'Isis en a souffert quand même , ou que pour le moins ça ne l'a pas aidée ! Rien que mon mari qui me dit encore qu'il n'a pu créer les mêmes liens avec...
Je ne suis toujours pas remise de l'eutha de Vénus , je reste persuadée qu'un véto plus compétent aurait peut être pu la sauver , d'autant que depuis j'ai bien vu qu'avec ses opération à répétition il a failli tuer Arès alors qu'un traitement existait depuis fort longtemps, et que depuis qu'il l'a il n'a plus jamais fait d'occlusion ! Ce mois ci c'est l'anniversaire de la fin de ce cauchemar pour lui , 1 an qu'il a une vie , une vraie vie sans souffrances !Il y a un an , je faisais part de mes doutes sur l'intérêt de continuer à le faire souffrir...Alors certaines nuits des doutes me hantent concernant la décision d'eutha de Vénus , prise sur les conseils de ce véto ! C'est trop tard , mais ça me travaille !

Je comprends qu ce doute soit très douloureux, Cathy... :'(

Je comprends aussi très bien...

Histoire ordinaire d'une euthanasie...

Une copine avait un Labrador du temps où elle vivait chez ses parents chez qui il est resté à son départ.

Âgé de 15 ans, depuis plusieurs mois maintenant, il était clairement en fin de vie, ne pouvant plus se mouvoir, ayant des escarres et autres plaies qui guérissaient mal. La question de son maintien en vie ou non s'est inéluctablement posée. Ma copine ne pouvant se résoudre à le laisser partir, le chien recevait un traitement (je ne sais lequel) et des injections de cortisone. Plusieurs fois au cours de ses derniers mois, elle m'annonçait que c'était la fin puis, une fois passé chez le vétérinaire, me disait qu'il avait encore reçu une piqûre pour le maintenir. Mais la situation devenait invivable pour les parents. Le chien ne rentrait plus à la maison car ne pouvait plus monter la marche pour y accéder, la copine et ses parents se relayaient parfois pour dormir vers lui (dans un hangard ou un abri de jardin, je ne sais pas trop), il faisait sous lui, il avait mal et se laissait peu ou pas manipuler pour aller faire ses besoins. Il aboyait souvent, longtemps, à n'importe quel moment de la journée ou de la nuit ce qui a fini par irriter les voisins et à causer des tensions dans la famille je présume également.

Régulièrement, je demandais des nouvelles. Semaine dernière, la copine me dit que sa décision était prise et que cela se ferait cette semaine. Enfin, ce chien allait être délivré de ses souffrances. Sauf qu'une fois chez le vétérinaire, celui-ci a préféré lui faire une nouvelle injection de cortisone à ce bon vieux toutou. Personnellement, j'ai trouvé cela inapproprié. La question de l'euthanasie de ce chien avait été soulevée et discutée plusieurs fois, le vétérinaire n'aurait pas dû passer outre la décision qui avait été si difficile et longue à prendre.

Et puis, tôt ce matin, je reçois un SMS qui m'annonce que le père de ma copine était parti chez les vétérinaire pour la dernière fois. La copine n'avait pas pu se résoudre à y aller et elle le regrettait déjà. Plus tard, elle me disait qu'elle avait tellement de peine que cela était atroce pour elle...

Je regrette vraiment qu'après avoir mis tant de temps à prendre cette décision si douloureuse, le vétérinaire ait choisi d'aller à son encontre. Alors que le maintien en vie de ce chien aurait pu être l'occasion de se préparer à lui dire au revoir en l'accompagnant jusqu'à son dernier souffle, finalement, il a été euthanasié en toute hâte, un samedi matin, dans l'exaspération, le chagrin et sans être accompagné par ceux qui l'avaient accueilli dans leur vie et pendant 15 années. Je trouve cela très triste...

bon voyage brave papy labrachien !

PowerUser a écrit:

Histoire ordinaire d'une euthanasie...

Une copine avait un Labrador .................... Je trouve cela très triste...

Sans porter de jugement, cette histoire ordinaire est plutôt bien malheureuse. Pour la copine,oui. Mais pour le chien, à lire le texte, il a du en endurer bien plus qu'il ne devait. Cela n'engage que moi.

Bon voyage, le chien.
Tiny, Baylays, et d'autres sont déjà là haut

Je pense aussi et c'est là qu'on se rend compte à quel point on est responsable d'eux! Leur vie est suspendue à nous...

Dans quelques temps, du fait de son âge, je me retrouverai dans une situation où je devrais peut-être prendre une décision pour ma Mimi... Je ne sais pas comment je vais gérer ça... Par contre, j'ai déjà pris quelques dispositions, j'ai discuté avec mes vétos et surtout avec ma véto ostéo pour que, si possible, Mimi soit endormie à la maison... En espérant plutôt qu'un jour, elle s'endorme d'elle-même et ne se réveille plus...

Aussi triste que cette idée soit, je pense que l'on rêve tous de retrouver nos vieux un matin sans vie, savoir qu'ils sont partis sans souffrance, dans leur sommeil, sans avoir eu à leur imposer la dernière piqûre sans savoir si "c'était le moment" ou pas...
Après, dans les faits, j'avoue que je surveille plus que régulièrement la respiration de Dog quand il dort, avec une boule d'angoisse. Qu'il parte sans moi à ses côtés m'angoisse terriblement, que je ne sois pas prête (on n'est jamais vraiment prêt, certes).

Je ne comprend pas le véto, le plus triste c'est que ton amie n'a même pas pu l'accompagner. Avec certains vétos, il faut faire preuve de fermeté.

Perso, cela m'est arrivé pour une pouliche qui était condamnée. Au dernier moment, il a essayé de nous faire changer d'avis (mon mari et moi), en me disant: on peut continuer.
Au moins, elle est partie dans mes bras à la maison et si c'était à refaire, je ne changerais rien.

Rien que d'en parler, j'en ai les larmes aux yeux.

quaraba a écrit:

Je ne comprend pas le véto, le plus triste c'est que ton amie n'a même pas pu l'accompagner. Avec certains vétos, il faut faire preuve de fermeté.

Oui, il aurait fallut parce qu'au final, la copine avait pris sa décision, elle était prête et le véto, en la laissant penser qu'on pouvait maintenir son chien quelques temps encore, l'a perturbée. Du coup, hier, elle n'a pas pu accompagner son chien pour la dernière fois parce qu'elle ne l'a pas voulu! Le temps de sa décision était passé. Elle n'était plus prête!

Tu as bien fais de rester sur tes positions pour ta pouliche. Tu savais certainement ce qui était le mieux à faire et pouvoir l'accompagner dans un endroit familier, c'était mieux pour elle et pour toi...