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A propos du Forum
Nous tenons à préciser que ce forum a été créé dans le but de vous faire découvrir la possibilité d'une éducation utilisant une approche positive et respectueuse de votre chien.
Si vous avez des problèmes avec votre ou vos chiens, nous vous recommandons vivement de faire appel à un éducateur canin spécialisé en rééducation comportementale ou à un comportementaliste (utilisant le renforcement positif et aucun outil coercitif, cela va sans dire).
Les explications et conseils donnés sur ce forum ne sont là que pour vous orienter et vous informer des possibilités qui vous sont offertes pour éduquer votre compagnon à quatre pattes.
L'Equipe du Forum
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Asso’ Bêtes de Scène |
L'association « Bêtes de Scène » (association de protection animale de loi 1901) est située près de Bain de Bretagne (35).
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| | LES APPRENTISSAGES INDISPENSABLES du chiot et du chien adulte | |
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Auteur | Message |
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Cattleya Compte inactif
Nb de messages : 2105
| Sujet: Guide d'exercice pour chiots et jeunes chiens Lun 2 Jan 2017 - 16:17 | |
| Ce guide d'exercices pour chiots allant de 8 semaines à 2 ans permet de planifier des exercices appropriés à l'âge de votre chien en fonction de son stade de développement. Il porte à la fois sur le développement physique, social et mental du chiot. |
| | | mitee  
Nb de messages : 36044
| Sujet: Re: LES APPRENTISSAGES INDISPENSABLES du chiot et du chien adulte Lun 2 Jan 2017 - 17:17 | |
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| | | PowerUser  
Nb de messages : 45704 Age : 48 Localisation : Dans la matrice! ^^ Emploi : Oracle
| Sujet: Re: LES APPRENTISSAGES INDISPENSABLES du chiot et du chien adulte Mer 22 Fév 2017 - 13:49 | |
| Juste pour rappel... - Citation :
- 5 choses à savoir quand on veut vivre avec un chien
La culture populaire est une culture dont "la principale caractéristique est d'être produite et appréciée par le plus grand nombre".
Nous avons une culture populaire canine bien ancrée, portée par un incroyable nombre de prescripteurs, soutenue par des biais médiatiques, initiée par les fantasmes de notre enfance.
Ce sentiment de connaître le chien nous pousse à nous lancer dans l'aventure de la vie commune humain-canin sans plus de recherche que celle parfois de la race. Pourtant le nombre d'abandons par an en France, dont nous avons encore explosé le record cette année, prouve bien le contraire. Parce que si une proportion de ces abandons sont indéniablement le fait d'irresponsables finis, voire de tortionnaires ou d'enfoirés (appelons un chat, un chat ahah), une autre liée aux départs de leur propriétaire pour des maisons de vie, des hôpitaux, ou une autre dimension, la plus grosse partie est quand même le fait de gens ayant adoptés leur chien dans une démarche tout à fait sincère... Et qui sont tombés des nues. Ils n'avaient tout simplement pas envisagé que ça se passerait comme ça.
Voici donc 5 choses à savoir avant d'adopter un chien.
Parlons d'abord de la question des ressources.
-Une tirelire-chien est à prévoir
Autant commencer par le sujet qui fâche.
Un chien ne coûte pas forcément cher, que ce soit à l'acquisition ou à l'entretien. Linux venant de refuge (190€), étant un petit gabarit (40€/mois de miam) et en parfaite santé (80€ de véto annuel à tout casser), on ne peut pas dire qu'il me ruine.. Flappy c'est une autre histoire pour à peu près chacun des postes.
L'idée n'est pas de dire que seuls les gens aisés devraient avoir un chien, l'idée est que l'aspect financier ne doit pas être un frein au bien être du chien. Que ce soit pour des frais vétérinaires, l'appel à un spécialiste du comportement, une alimentation de qualité ou des aménagements de l'environnement, si cela doit être fait, cela doit être fait. Il faut donc prévoir en conséquence.
Pour l'aspect véto, je ne saurais pas dire si les mutuelles valent la peine, c'est une piste à étudier, malheureusement la sécu pour chien, ça n'existe pas (et quand on voit le prix d'une IRM, on est bien heureux que ça existe pour nous autres bipèdes).
-Avoir un chien, c'est chronophage
Joël Dehasse indique dans son livre "Changer le comportement de mon chien en 7 jours" qu'un chien a besoin, en moyenne, de 5 heures d'activités par jour. Si c'est possible d'en couvrir une partie avec des activités autonomes (flair, mastication, jouets, observation etc), il aura besoin de vous pour au moins la moitié de ce temps.
A l'instant T, là, celui où vous envisagez de prendre un chien, vous n'avez très certainement pas 2h30 de libres par jour. Il faudra donc libérer ce temps, et comme malheureusement on ne réduit pas le temps de travail à la carte, que les corvées sont incompréhensibles à partir d'un certain point, c'est votre temps de loisir qu'il va falloir transformer.
Remplacer la télé du retour du boulot par une balade, les brunchs par des escapades en forêt, les 4 reports du réveil par une sortie bien trop matinale. Selon votre profil ça vous sera plus ou moins difficile. Si vos habitudes du week end sont de faire des randonnées dans le Vercors, il vous sera bien plus facile d'intégrer un chien à votre train train, que si votre plaisir c'est de passer vos journées en ville, entre musées et cafés. Ce qui ne veut pas dire que vous n'aimeriez pas votre chien. Simplement, si nous pouvons tous changer, nous ne pouvons pas nous transformer du tout au tout en claquant des doigts, nous ne pouvons pas rayer nos envies,nos besoins, les choses qui nous animent chaque jour parce qu'une boule de poils a débarqué (enfin parce que nous avons amené une boule de poils). Notre marge de manœuvre est limitée.
Un chien qui n'a pas assez d'activités va soit, s'occuper par lui même, peu importe le désagrément que cela pourrait vous causer, soit développer des troubles du comportement, soit plonger dans l'apathie ou la dépression (le mieux pour vous, mais le pire pour lui, car c'est généralement les cas pour lesquels on agit le moins).
Une fois n'est pas coutume, enchainons avec logique. Vous avez noté, dans mes substitutions de loisirs, j'ai uniquement parlé de sorties? Ce n'est pas pour rien.
- Le chien est un explorateur
Tous les animaux de compagnie ont besoin de temps ( plus ou moins), tous les animaux de compagnie nécessitent un engagement financier (plus ou moins), mais si il y a bien une chose , une contrainte - ou un plaisir, c'est vous qui voyez - propre au chien, c'est la balade. La balade, c'est un peu le graal du chien: activité physique, interactions sociales (possiblement), exploration (impératif incontournable), autonomie ( ça c'est pas facile pour nous), le jackpot en somme. Ce n'est pas une option chez lui, il est fait pour ça, et sans ça, il peut devenir frappa-dingue (plus ou moins). Et quand on parle de sortir, on ne parle pas de 2 fois 15min, mais bien d'au moins 1 heure par jour.
Si la perspective de sortir le chien chaque jour, peu importe le temps, peu importe son niveau d'éducation (si il tire, c'est votre problème pas le sien), peu importe votre journée, représente un obstacle pour vous, c'est le moment de faire demi tour.
Les deux derniers points enfin, traitent de la logique du chien, dans le but de vous aider à faire le tri parmi tout ce que vous pouvez lire, sur internet ou dans les bouquins, dans tout ce que vos multiples prescripteurs pourraient vous dire, dans le florilège des professionnels du chien.
- Le chien est un opportuniste.
Basiquement, il y a 2 paradigmes sur le mode de fonctionnement du chien dans notre société d'humains: le chien est un animal hiérarchique (sous entendu qui pourrait tenter de vous dominer) - le chien est un animal opportuniste.
Dans le modèle hiérarchique, les comportements du chien sont analysés comme une tactique d’ascension sociale. Un chien qui dort sur le canapé, tire sur sa laisse, grogne lorsqu'on s'approche de sa gamelle, est un chien dominant. Il en résulte une éducation basée sur la punition/privation/contrainte (dans des degrés variables mais dans une démarche équivalente), afin de réassoir notre statut de chef vis à vis du chien. C'est un modèle qui est dépassé depuis longtemps, preuves scientifiques à l'appui, la hiérarchique inter spécifique n'existant pas, et le chien n'étant jamais simplement dominé/dominant.
Si on voit le chien comme un opportuniste, ce qu'il est, ses comportements prennent une toute autre signification. Le chien qui dort sur le canapé le fait parce que c'est confortable, le chien qui tire sur la laisse veut atteindre une super odeur, le chien qui grogne lorsqu'on approche de sa gamelle veut protéger sa nourriture. Parce que finalement, il ne cherche que 2 choses: obtenir ce qui lui provoque du plaisir et éviter ce qui lui provoque du déplaisir. En partant de ce schéma là, tous les comportements de nos chiens sont explicables à partir d'une analyse coût/bénéfice. Ils ne sont jamais là pour nous causer du tort à nous, mais toujours pour lui apporter/éviter quelque chose à lui.
-Le renforcement positif est efficace pour enseigner un comportement à un chien.
En se basant sur le point précédent, on peut en déduire qu'il y a 4 façons possibles de modeler le comportement de nos chiens. Renforcement – Amplifie le comportement Punition - Diminue le comportement
Renforcement positif
Par ajout de quelque chose d’agréable
Ex : Le chien s’assoit, il obtient une friandise Renforcement négatif
Par retrait de quelque chose de désagréable
Ex : On exerce une pression sur la croupe du chien qu’on supprime lorsqu’il s’assoit. Punition positive
Par ajout de quelque chose de désagréable
Ex : Le chien nous saute dessus pour jouer, nous lui donnons une tape. Punition négative
Par retrait de quelque chose d’agréable
Ex : le chien nous saute dessus pour jouer, nous nous éloignons.
Les punitions n'enseignent rien, elles disent au chien que ce comportement n'est pas souhaitable, mais pas quel comportement adopter.
Le renforcement positif fait appel à la nature du chien dans l'enseignement d'un nouveau comportement, il est donc très efficace, et simple à mettre en pratique en plus.
Vous n'avez donc pas besoin d'entrer en conflit avec votre chien. Vous n'y avez d'ailleurs pas d'intérêt, la confrontation fera de vous une source de stress pour votre chien, et très logiquement il fuira les interactions avec vous (vous vous souvenez? Eviter l'inconfort => éviter le stress), ce qui - entre autres choses - ne vous aidera pas à vous faire obéir. Ce qui est pourtant le but initial de l'éducation.
La super nouvelle là dedans, c'est que l'éducation d'un chien est accessible à tous, et avec tous les chiens. Puisque vous êtes dans une démarche coopérative, vous n'avez pas besoin de le maîtriser physiquement, d'avoir le dessus sur lui. J'ai déjà vu de tout jeunes enfants enseigner le assis à des dobermans ou des bergers allemands.
Comme souvent quand je me relis, je me trouve un rien moralisatrice. Peut être à cause de ma façon d'écrire, surement parce qu'il est sujet ici de remettre du rationnel dans un acte qui est la plupart du temps émotionnel.
Lorsqu'on prend un animal de compagnie quel qu'il soit, c'est avant tout pour répondre à une envie. C'est un désir qu'on a d'ajouter un individu dans notre quotidien et dans notre projet, cela le rend plus doux. C'est triste de gâcher cette belle histoire fantasmée parce que nous n'avons pas anticipé l'investissement que cela nous demanderait (en temps comme potentiellement en argent), parce que nous n'avons pas choisi le bon compagnon ( rat, lapin, chat, furet, cochon d'inde etc, il existe une multitudes d'espèces de compagnie - et aucun foyer ne convient à toutes), ou parce que nous avons été mal orienté/ conseillé.
C'est triste également, et même plus, pour ce chien qui n'a rien demandé à part mener une vie sympa de chien sympa. Triste de compliquer 2 existences (minimum) parce que nous avons été berné par notre culture populaire/ avons agit sur un coup de coeur.
Il s'agit d'une vie commune de 10 ou 15ans avec un être dont VOUS avez la responsabilité, dont vous devez combler les besoins physiologiques et physiques (car il ne peut pour ainsi dire rien faire sans vous), pour laquelle vous vous engagez.
Hélène Monty http://flappysfriend.blogspot.fr/2016/10/5-choses-savoir-quand-on-veut-vivre.html * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * |
| | | PowerUser  
Nb de messages : 45704 Age : 48 Localisation : Dans la matrice! ^^ Emploi : Oracle
| Sujet: Re: LES APPRENTISSAGES INDISPENSABLES du chiot et du chien adulte Mar 16 Mai 2017 - 13:36 | |
| - Citation :
- Quand les gens posent des questions comme :
" comment faire pour que mon chien cesse de ......" " comment faire pour que mon chien m'obéisse ...; etc.... J'ai envie de leur répondre : votre chien vient de m'envoyer un sms..... " comment faire pour que mon maître comprenne enfin que je suis un chien, que mon seul but est d'être bien, de me faire plaisir, de satisfaire mes besoins vitaux y compris celui d'appartenir à un groupe , de communiquer, d'être en confiance et que je n'ai pas la capacité cérébrale de conceptualiser et donc de vouloir lui nuire, l'embêter, ou de dominer le monde ? " comment faire pour que mon maître comprenne enfin qu'il pourra tout obtenir de moi, à condition que je sois bien dans mes pattes, zen, confiant, pas stressé et donc que je ne subisse aucune contrainte, punition et réprimande et que là, je serai totalement disponible dans mon cerveau pour apprendre ce qu'il veut m'apprendre". https://www.facebook.com/corinne.martin.779/posts/1293863697315824 * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * |
| | | MiMi&Pya  
Nb de messages : 2436 Age : 35 Localisation : Rennes
| Sujet: contrainte contraintes Jeu 25 Mai 2017 - 11:23 | |
| http://cynocity.fr/les-premiers-apprentissages/ - Spoiler:
Les premiers apprentissages
Mon chien vient d’arriver à la maison, là il y a juste quelques instants. Moment attendu depuis longtemps qui a suscité tout un tas de rêves, de projets, de questions et d’enjeux. Oui mais… Par où commencer?
Aujourd’hui, je vous expose ce que sont, pour moi, les 3 apprentissages à mettre en place en premier lieu: 1 chose que vous devez apprendre, 1 travail de fond et 1 comportement à lui apprendre.
Ce que vous devez apprendre.
En lisant le titre, je suppose que vous vous attendiez plus à ce que je parle de la propreté ou du rappel que d’une chose que VOUS devez apprendre. Et pourtant…
La base de tout, de votre relation avec votre chien, mais aussi de la possibilité de lui enseigner, c’est la communication. La communication, c’est la transmission d’une information entre un émetteur et un récepteur. De l’humain vers le chien c’est assez simple à modéliser: c’est le chien qui s’assoit quand on dit « assis » ou qui vient se coucher contre nous quand on pleure. Notre chien comprend notre langage corporel et para verbal sans que nous ayons besoin de réaliser une démarche particulière. Et pour ce qui est de la communication verbale, c’est là dessus que se base un grand nombre de séances de travail avec nos chiens: associer un comportement à un mot. Mais si le chien nous comprend, par analyse et par apprentissage, finalement nous, nous passons souvent à côté des informations qu’il nous donne. Ce n’est plus vraiment un échange alors mais plutôt un monologue.
Or, comprendre, être à l’écoute de ce que nous dit notre chien est primordial. C’est ainsi que nous pouvons déterminer l’état émotionnel dans lequel il est et agir en conséquence. C’est en comprenant ce qu’il dit que nous pouvons éviter de poursuivre un exercice qui le stresse, lui infliger de passer sur un pont alors qu’il est terrifié, déterminer si se faire caresser par cette petite fille lui convient ou pas, éviter un conflit entre chiens…
Bref, lire le chien permet de le respecter et d’assurer la sécurité de tous.
La très grande majorité du langage du chien passe par le corps: la position de la queue et des oreilles, le mouvement de la queue, de la tête ou des babines, la posture du corps etc.
Donc la première étape est de savoir capter ces petits signaux, qui sont parfois très discrets. Là est la première étape, déjà pas forcément évidente. Mais si il suffisait de les voir pour savoir instantanément ce que cela signifie se serait trop facile.
Une fois que vous voyez ces signaux, il vous faut apprendre à déterminer ce qu’ils signifient, en fonction de l’individu lui même et du contexte.
On voit beaucoup circuler sur internet de petits panneaux récapitulatifs comme celui ci. Si on ne peut pas dire qu’ils soient faux, ils sont pour le moins incomplets. Certes il y a des signaux qui ne trompent pas, un chien complétement recroquevillé sur lui même est un chien qui a peur. Mais pour une multitude d’autres postures et mimiques, c’est plus subtil. Un chien qui se lève la truffe peut tout simplement chercher à l’humidifier pour mieux capter les odeurs.
En somme, pour comprendre votre chien, une fois que vous savez capter ses signaux, il vous faut:
Prendre en compte le contexte global Prendre en compte la morphologie de votre chien (pour un carlin, retrousser les babines, remuer la queue, orienter les oreilles, tout ça, c’est difficile). Prendre en compte ses « tics » de langage. Par apprentissage, en fonction de ses expériences et de son milieu de vie, ou tout simplement parce qu’il est comme ça, votre chien peut développer ses propres signaux. Linux invite à jouer en mordillant le cou. Nomi claque des dents lorsqu’elle s’impatiente que je lance le frisbee, Flappy « chante » quand il apprécie les caresses. Cette communication leur est propre et n’existerait pas, ou n’aurait pas forcément le même sens, chez un autre individu.
Le travail de fond.
Il y a selon moi, un travail à commencer dès le départ avec notre chien, c’est lui apprendre à gérer ses émotions. Pourquoi?
Parce que finalement, ce que nous attendons de notre chien, c’est qu’il soit aimable, social, adaptable et coopératif. Et tout cela n’est possible que si il ne se laisse pas envahir par des émotions trop intenses. Si la vue d’un autre chien le submerge de peur, il ne sera ni aimable ni sociable. Si chaque brin d’herbe qui bouge le met dans une joie intense il ne pourra ni s’adapter à notre vie, ni coopérer à notre demande de ne pas tirer sur sa laisse par exemple. Or, le chien fonctionne massivement par la réponse à ses émotions, c’est ce qui lui permet de s’adapter et de perdurer (c’est la peur qui permet d’adopter le comportement adéquat face au danger… Et donc de sauver sa peau!)
Lui apprendre à gérer ses émotions, c’est utile pour nous, mais cela l’est également pour lui. Les émotions intenses sont très fatigantes et l’organisme peut mettre un long moment à revenir à son état « normal ». De plus, plus l’émotion est forte, plus la réponse comportementale sera forte. Un chien submergé risque donc de se mettre en danger, ou de mettre en danger autrui (en fonçant sur le chien qu’il est fou de joie de voir mais qui va peu apprécier cette entrée en matière et le manifester à coups de croc / en fonçant sur le vélo qui l’excite énormément et en faisant tomber le cycliste).
Suivant les individus, cela sera si évident que l’on aura l’impression de n’avoir rien à faire, pour d’autres ce sera un sacerdoce.
Un grand nombre de protocoles peuvent être mis en place pour aider le chien vers une stabilité émotionnelle: l’habituation (apprendre à ne pas répondre à un stimulus à force de le fréquenter sans que rien ne se passe), la désensibilisation ( exposition progressive, à un niveau toléré, au stimulus dérangeant en faisant une association positive), le contre conditionnement (associer une autre réponse comportementale à l’arrivée du stimulus), la facilitation sociale (lui permettre de s’appuyer sur le comportement d’un congénère), la gestion de la frustration, le contrôle de l’impulsion, le moment de calme ou la balade de détente émotionnelle (pour ces deux points, je vous invite à faire un tour par là) etc.
Bref, pour chaque individu, suivant ses émotions, son histoire, ses instincts et son milieu de vie, il est possible de mettre en place un cadre lui permettant d’évoluer vers un état serein. Qui ne veut pas dire éteint! Le but n’est pas que le chien ne ressente rien, mais que son ressenti ne le dépasse pas. Et pour faire le lien avec mon article précédent… Un chien stable est un chien comblé.
Le tout premier comportement sur signal.
Le premier signal a apprendre au chien selon moi, celui qui est utile tout de suite, tout le temps, et même parfois salvateur, c’est le « Tu laisses ».
Le but? Enseigner au chien à abandonner son idée première, à se détourner du stimulus sur demande.
Sacrément utile, « Tu laisses (la paire de chaussures)? », « Tu laisses (la crotte de chat?) », « Tu laisses (le chien qui s’étrangle en bout laisse sur l’autre trottoir) »?
Voilà ma petite base chien à moi 🙂
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| | | PowerUser  
Nb de messages : 45704 Age : 48 Localisation : Dans la matrice! ^^ Emploi : Oracle
| Sujet: Re: LES APPRENTISSAGES INDISPENSABLES du chiot et du chien adulte Mar 19 Sep 2017 - 15:23 | |
| - Citation :
- Les phases de l’apprentissage :
1) La phase d’Acquisition : durant laquelle le chien est en cours d’association entre une commande et un comportement.
2) La phase d’Automatisation : l’association entre la commande et le comportement est en place dans les situations d’entrainement
3) La phase de Généralisation : le chien apprend à obéir à la commande en toutes circonstances et dans tous les contextes : intérieurs, extérieur, entouré de congénères etc..
4) La phase de Maintenance : à partir de laquelle l’apprentissage est cimenté dans le temps et où le chien propose le comportement de manière « automatique ». Le chien n’a pas plus besoin de « réfléchir » pour obéir à la commande (Pas plus qu’un humain pour répondre à la question « 2+2= ? »). Plus la phase d’apprentissage est avancée, plus il sera difficile de faire disparaitre un comportement. Dans les premières phases, le comportement doit être motivé par une récompense : on parle de motivation extrinsèque. La récompense se fera aléatoire en phase d’automatisation et de généralisation. En phase de maintenance, il n’y a plus besoin de récompense et la motivation est devenue intrinsèque : obéir à l’ordre est une motivation en tant que tel. C’est l’objectif final de tout apprentissage. http://sfcyno.com/img/pdf/2012/3_CR%20jacinthe.pdf * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * |
| | | PowerUser  
Nb de messages : 45704 Age : 48 Localisation : Dans la matrice! ^^ Emploi : Oracle
| Sujet: Re: LES APPRENTISSAGES INDISPENSABLES du chiot et du chien adulte Jeu 30 Juil 2020 - 19:43 | |
| * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * |
| | | mitee  
Nb de messages : 36044 Age : 44 Localisation : sud 92 Emploi : Préparatrice en pharmacie et bisounours
| Sujet: Re: LES APPRENTISSAGES INDISPENSABLES du chiot et du chien adulte Lun 4 Jan 2021 - 9:17 | |
| - Citation :
- *** LA FRUSTRATION CHEZ LE CHIEN ***
QU’EST-CE-QUE LA FRUSTRATION ? La frustration est une émotion logée dans l’humeur « hyper ». Cette humeur est celle qui engendre toutes les velléités d’action. Le chien qui entre en frustration est un chien qui « veut faire » ou « veut obtenir » mais qui n’y parvient pas. Soit il ne peut y accéder pour des raisons extérieures à lui (un tiers ou un contretemps s’y oppose) soit ces raisons lui appartiennent (il n’a pas la capacité physique ou cognitive d’y accéder). La frustration naît donc une incapacité à gérer le temps, le refus, la déception, l’empêchement et parfois l’échec.
>>> Quelles sont les conséquences comportementales de la frustration ? La frustration non gérée, celle que l’on a laissée monter, amène souvent la colère et avec elle, des comportements agités qui se veulent adaptatifs (ex : agressions redirigées, sauts intempestifs, préhension d’un objet dans la mâchoire avec tiraillement ou secouement de la tête, gémissements, aboiements forts et aigus qui tombent dans les graves à mesure que la colère monte, tours sur soi-même, capture de la queue, etc.). En fait, à bien y regarder, c’est l’enfant qui se roule par terre en criant parce que Maman a dit « non » (rejet du refus). C’est l’enfant qui frappe Maman parce qu’elle est d’accord avec Papa qui a dit « non » (agression redirigée).
>>> La frustration est-elle normale ? Elle est non seulement normale mais nécessaire. La frustration est un stress comme les autres qui fait partie de la vie, comme toutes les autres émotions du panel. On ne poserait jamais la question « comment éviter la peur ou la colère ? ». Pourtant on me demande souvent comment épargner la frustration au chien. Même si c’est parfois difficile, les émotions se gèrent, elles ne s’évitent pas. La frustration est un apprentissage de la vie, chez le chien comme chez l’enfant. L’essentiel est évidemment que l’individu ne vive pas dans la frustration permanente. Donc, comme la peur, la frustration est une émotion qu’il est souhaitable d’apprendre à maîtriser. De la même manière que la peur (utile et nécessaire) se dépasse avec le courage, la confiance en soi, l’entraînement, etc., la frustration elle, peut-être dépassée en enseignant la patience et la concentration. La frustration fait grandir le chien à condition qu’il soit accompagné pour la surmonter calmement. Elle est indispensable en ce qu’elle lui apprend que tout n’est pas immédiat, possible, permis, accessible, à sa disposition. Elle le rendra plus sociable, plus respectueux des autres, plus souple, plus modéré. Elle évitera qu’il devienne un tyran.
LA PATIENCE ET LA CONCENTRATION COMME REMÈDES À LA FRUSTRATION On ne combat pas la frustration en accédant à toutes les demandes du chien. C’est une solution de tranquillité à court terme qui aggravera le comportement du chien à long terme. En exauçant les desiderata du chien pour éviter de le frustrer, nous renforçons l’idée que les comportements liés à l’incapacité à gérer le temps ou la déception (sauts, aboiements, gémissements, mordillements, etc.) sont opérants et amènent plus vite le fruit de l’attente, de la motivation. La frustration se gère par l’installation progressive de la patience et l’entraînement à la concentration ( = retour au contrôle de soi).
La patience consiste à apprendre au chien à rester positif pendant qu’il attend ou pendant que le fruit de son désir s’éloigne. La patience ne consiste pas à demander au chien de ne pas bouger. La patience en tant que telle est un comportement, une habitude, un mode de vie. Le pas bouger est un ordre qui ne lui apprend rien et ne développe pas le chien. Apprendre la patience à son chien, c'est lui enseigner de manière générale qu'attendre et rester calme peuvent-être très opérants. C'est lui prouver que son comportement d'attente est très payant (bien plus payant que celui de gémir, aboyer ou tourner en rond). C'est lui apprendre qu'attendre sagement est un comportement qui fait ressortir la laisse, remettre ses baskets, rapprocher la gamelle du sol, rouvrir la porte, etc. La première étape est toujours d'obtenir le calme, le silence et de renforcer véritablement cet état au quotidien et dès les premières semaines d'adoption. Ne renforcez jamais l'agitation de votre chien en accélérant vos mouvements. Et progressivement croyez-moi, un chien qui a compris que « rester calme » lui apportera ce qu'il veut, finit par s'asseoir ou se coucher de lui-même.
Partant de cela, gardons en tête que : - Tous les chiens n’ont pas la même capacité à gérer l’impatience et la frustration. Acceptons qu’avec certains ce sera plus difficile. Il faudra peut-être se faire aider par un professionnel. - Tous les humains n’ont pas la même capacité à gérer un chien qui vit mal la frustration (humain nerveux, autoritaire, agité, impatient, etc.). Il est souhaitable de savoir reconnaître ses propres limites en ce qu’elles aggraveront la situation. - Tous les chiens n’ont pas les mêmes motivations. - La frustration ne se gère pas de la même manière d’un chien à l’autre, d’un humain à un autre.
Pour continuer, retenons que :
- L’humain doit pouvoir garder son calme ou apprendre à garder son calme (avec l’entraînement). - L’humain doit pouvoir comprendre l’émotion que son chien traverse (avec un professionnel qui lui explique). La bienveillance est nécessaire des deux côtés. - Les regards extérieurs doivent être ignorés (le chien frustré est souvent bruyant, il dérange la tranquillité publique et donc, l’humain réservé étant mal à l’aise, son comportement naturel est biaisé). - La colère et l’excitation du chien ne doivent engendrer que des réponses lentes et silencieuses de l’humain. - Les comportements positifs et acceptables logés dans le calme doivent être renforcés calmement.
>>> Sur le terrain comment gérer l’impatience qui monte ?
1. N’attendez pas que l’excitation et/ou la colère s’installent réellement. Essayez d’ANTICIPER. Dès que vous observez les premiers signes d’impatience chez votre chien, stoppez-vous et stoppez tout (quand c’est possible). Souvent, le simple fait de prévenir la montée en frustration dès les premières secondes va considérablement aider votre chien à revenir au calme sans trop de mal. Avec l’expérience de votre chien, il vous sera de plus en facile de savoir quand la frustration est en train de monter et quelles situations la provoquent. Vous pourrez donc vous préparer. 2. Ici votre chien n’est pas encore réellement monté en frustration et peut vite redescendre. Quand vous vous êtes stoppé, RESPIREZ, bras le long du corps, ne vous agitez pas, ne vous laissez pas envahir par l’énergie négative de votre chien. Vous savez bien qu’une étincelle chez vous peut tout embraser. Alors, dans votre intérêt, ne vous énervez pas, ne criez pas, ne le contraignez surtout pas. Restez calme. 3. S’il est en laisse, éloignez doucement votre chien de ce qui provoque la frustration car c’est LA DISTANCE entre lui et l’objet de son envie qui évitera la montée en tension et vous aidera à gérer votre chien plus facilement. 4. Avec l’éloignement, votre chien devrait redescendre en émotion. Quand il vous regarde, quand il cherche l’interaction avec vous, ne lui donnez pas d’ordre mais aidez-le à se RECONCENTRER dans une activité enrichissante avec vous comme rechercher une balle cachée sur vous ou au sol ou encore trouver un bâton par terre que vous lui lancerez. Quand vous êtes certain que la concentration est là, (le chien cherche au sol), libérez-le et profitez de cet instant à deux. Vous avez réussi à récupérer l’attention de votre chien. Si votre chien reste tendu et n’arrive pas à passer à autre chose malgré la distance, donnez-lui peut-être son doudou ou son Kong dans la gueule afin de l’aider à faire passer la tension par la mastication et éloignez-vous doucement. Proposez-lui à nouveau de se reconcentrer sur autre chose. 5. Si votre chien n’était pas en laisse et que la frustration naît de sa trop grande impatience, il ne s’agira pas d’éloigner votre chien mais de travailler VOTRE comportement et votre TIMING autour de la pose du harnais, de l’attache de la laisse pour partir en promenade, de la libération de l’attache, de la descente de la gamelle au sol, de l’ouverture du coffre, etc.). L’impatience et l’agitation (parfois annonciatrices de frustration et de colère) stoppent votre action alors que tous les comportements qui montrent que votre chien essaie de gérer la situation, reprennent votre action (il s’assoit, il s’immobilise, il repose ses quatre pattes au sol, il se tait, il se couche, etc.). Ne lui demandez rien. Ne lui donnez pas d’ordre. Ces comportements doivent devenir SPONTANÉS chez lui. Si vous voulez qu’il apprenne à gérer la frustration du temps, apprenez vous-mêmes à faire preuve de patience envers lui.
>>> Quelques comportements alternatifs sains
Des comportements alternatifs ou adaptatifs devront parfois être proposés au chien frustré. De préférence, l’activité proposée favorisera le calme, la concentration et la détente. Le comportement choisi devra être à la hauteur de la motivation qui a provoqué la frustration. Imaginez que je vous offre un énorme chou à la crème au chocolat et qu’une tierce personne vous le vole et le mange sous vos yeux, si pour vous consoler, je vous propose un BN, il y a de fortes chances pour que vous soyez encore plus frustré et que deveniez agressif envers moi. Par contre, si je vous propose un Saint-Honoré plus gros que le chou initial et beaucoup plus appétissant, vous passerez vite à autre chose. Pensez au pistage avec nourriture de haute qualité (exceptionnelle) lancée au sol dans des fourrés ou dans les hautes herbes. Vous pouvez aussi cacher son doudou (qu’il ne voit qu’en promenade). Un interrupteur de comportement devra être enseigné et ancré fortement dans une zone verte émotionnelle. Je propose « Cherche ». J’utilise parfois cette technique quand un chien en laisse commence à gémir et à tirer en laisse parce qu’il aperçoit un congénère ou des enfants. Si le déclencheur est suffisamment éloigné, le chien a toutes les chances de détourner le regard et de réorienter son envie « d’aller vers » sur l’activité de pistage proposés. Son attention nous revient vite. La nage, pour qui a la chance de se promener près d’un point d’eau, est d’un grand secours également. Le flotteur est lancé loin dans l’eau avec l’interrupteur « On va dans l’eau ! ». La nage détend énormément et aide le chien à passer très vite à autre chose, dans un effort calme et constant. Lorsqu’il revient au bord, il a oublié le fruit de sa frustration. C’est mon mode de réorientation/re-concentration préféré. C’est même de cette manière que je gère parfois la prédation de Scarlet.
>>> Attention aux cas ingérables Pour les cas (de moins en moins rares malheureusement) où la frustration monte systématiquement très vite et tombe à chaque fois dans la colère accompagnée d’une grande difficulté à revenir au calme et une impossibilité pour l’humain à gérer son chien, il sera essentiel de déterminer avec exactitude ce qui provoque cet état de crise qui n’est absolument pas normal. L’hypothyroïdie devra être écartée avec certitude grâce à une analyse poussée de la fonction thyroïdienne auprès d’un vétérinaire compétent en la matière. La bipolarité peut également en être la cause ainsi qu’un syndrome d’hyperactivité-hypersensibilité (qui n’exclut pas l’hypothyroïdie). Ces chiens-là ne doivent surtout pas être stérilisés.
À BANNIR UNE FOIS POUR TOUTES Je déconseille fortement de répéter inlassablement des demandes telles que « reste assis » ou « pas bouger » en distribuant des friandises à un chien qui les avale en regardant son désir s’éloigner. Il n’apprend rien et vous renforcerez l’attrait positif de sa motivation. Un chien frustré est proactif. Il ne peut pas rester immobile avec cette émotion forte qui le déborde. Lui demander de ne pas bouger c’est attendre de lui l’impossible. Vous vous épuiserez et vous distendrez le lien avec lui. Et puis surtout, CA NE MARCHE PAS. Un chien au « pas bouger » n’est pas en train de faire preuve de patience. Le « pas bouger » est un exercice d'obéissance simpliste à l'opposé de la nature vivante du chien. Mais l’ordonner à un chien frustré c’est faire preuve d’incompréhension à son égard. Ce n’est pas grave mais ne répétez plus des demandes qui ne fonctionnent pas. Demandez-vous plutôt pourquoi à cet instant T, votre chien n’est pas capable de collaborer avec vous. Dans cette situation, votre chien n’est pas différent d’un enfant de 3 ans que vous placeriez au milieu d’un magasin de jouets et auquel vous ordonneriez « pas bouger » et « pas toucher ».
En tout état de cause, vous promener librement en milieu naturel avec votre chien ou faire du sport avec lui en parallèle d’un apprentissage précoce de la patience et d’un entraînement à la re-concentration vont vous aider tous les deux à gérer la frustration quand elle se présentera. L’objectif est de placer votre chien dans le bien-être et la détente au quotidien. Pensez aussi à vous. Si vous êtes serein et décontracté, ce sera plus facile.
Audrey Ventura Comportement – Éducation – Conseil @Cynoconsult Valenciennes 0783376904
Le livre « Le chien, cet animal qui nous échappe » est disponible ici : https://amzn.to/3goAOjq
Merci à Valentin Atc et à Mél Mèl pour la proposition de sujet. ;-) Si j'aime un peu moins les solutions proposées, je trouve l'explication sur la frustration très efficace ainsi que sur la nécessité d'apprendre à la gérer * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * Pensez à utiliser la fonction "Chercher" en mode simple ou avancé . 4 lettres mini et une étoile * si vous ne cherchez qu'une partie du mot. Si le mot recherché ne fait que 3 lettres ou moins, passez par la fonction "Recherche Avancée" cliquez sur le bouton google. |
| | | MmeChaton  
Nb de messages : 421 Localisation : Bretagne (35)
| Sujet: Re: LES APPRENTISSAGES INDISPENSABLES du chiot et du chien adulte Mar 12 Jan 2021 - 10:25 | |
| - mitee a écrit:
- Si j'aime un peu moins les solutions proposées, je trouve l'explication sur la frustration très efficace ainsi que sur la nécessité d'apprendre à la gérer
Je te rejoins complètement sur ce point, à partir du point 4 les conseils me semblent moins avisés. Je trouve similaire de demander au chien "cherche" ou "va dans l'eau" que "pas bouger" : on lui demande de se concentrer sur autre chose au lieu de l'aider à gérer + le risque d'avoir le mauvais timing et de "récompenser" (en proposant bâton, doudou ou Kong) la montée en frustration et les comportements en découlant... Je reste assez perplexe et surtout je trouve ça bien compliqué à comprendre et gérer pour les humains |
| | | MiMi&Pya  
Nb de messages : 2436 Age : 35 Localisation : Rennes
| Sujet: Re: LES APPRENTISSAGES INDISPENSABLES du chiot et du chien adulte Dim 17 Oct 2021 - 15:28 | |
| http://www.dogfaculty.com/les-bases-de-leducation-canine/?fbclid=IwAR1r-ZKsH531yzCTAH5wR6Q-Eer9yZZmPvaru9zOFPQadDnCKrRIvBbhGWI - Spoiler:
Dans l’intitulé de mon métier, on retrouve la notion d’éducation canine et, très souvent (pour ne pas dire quasi systématiquement) lorsque les gens me contactent, ils se réfèrent à cette appellation mais aussi à une notion que j’avais envie de creuser un peu, à savoir « les bases ».
Comme à mon habitude, cet article n’a pas vocation à juger qui que ce soit car j’ai moi-même appris ces choses – que nous allons détailler un peu – à mes premiers chiens, pris du plaisir ou juger très nécessaire de le faire. Aujourd’hui, j’aimerai simplement amener mes lecteurs à se questionner un peu sur ces notions que j’appellerai « classiques » ou « traditionnelles » de l’éducation canine, pour les remettre en question mais, aussi, pour recentrer le débat sur ce que j’estime – à titre peut être très personnel mais je pense que quelques personnes seront d’accord avec moi – être vraiment important en termes d’apprentissage lorsque l’on cohabite avec un chien.
Des attentes éducatives éloignées de la réalité
Lorsque l’on me contacte, on me demande soit l’apprentissage de ces fameuses « bases » ou bien on m’annonce fièrement que le chien les maitrise mais qu’il faudrait les perfectionner, les approfondir ou alors que cela n’a pas réglé le problème pour lequel je suis désormais sollicitée.
Mais quelles sont donc ces bases dont on me parle si souvent ? Lorsque je questionne les gens, on me parle d’obéissance et de positions telles que « assis », « couché », « pas bougé » ou encore « donne la patte ». On me parle de « marche au pied » défectueuse ou de « va à ta place » qui ne dure pas longtemps, d’un « rappel immédiat » et d’un « stop » à distance.
Mais on me parle rarement et d’emblée de la sociabilité avec l’humain ou les chiens, de l’apprentissage de la solitude, de la capacité à se promener sereinement en respectant les usagers des lieux publics, par exemple. Pourtant, de mon côté, cela me semble ô combien plus important. On a également une peine infinie à restreindre nos attentes car notre éducation, notre société, notre culture nous imposent un cadre dont on est bien malaisés de sortir. Exemple : le chien qui va dans son panier lorsque l’on mange ou que l’on accueille des gens à la maison. Bien souvent, cette demande est sollicitée par l’humain qui veut pouvoir manger sans être embêté par le chien ou accueillir des invités sans que le chien ne les bouscule ou saute dessus. Alors on prend un raccourci (qui n’en est pas un, si on réfléchit bien) et on apprend au chien à « obéir à un ordre », à « aller à sa place » pour ne pas s’embêter à lui apprendre à être calme et respectueux en présence de nourriture ou bien à l’arrivée de nouveaux humains dans son foyer. Parce qu’apprendre à un chien à aller dans une zone précise, on peut le faire en lui donnant des biscuits ou en lui faisant peur, en suivant un manuel relativement précis et généralisable. Alors que la gestion des émotions, c’est un sujet pas franchement universel, qui demande parfois plus de temps et, surtout, moins d’orgueil. Parce qu’on n’est pas dans le contrôle (qu’il soit exercé de manière sympa ou pas hein, là n’est même pas le sujet) mais plutôt dans l’acceptation, la patience, le lâcher prise parfois (souvent ?). On accepte aussi de ne pas se référer aux standards télévisuels de Lassie qui « obéit au doigt et à l’œil » ou de ne pas faire comme tous les gens que l’on suit sur Instagram ou comme ce que nos parents/familles nous ont appris. On sort du prisme de la réalité collective, de l’idée du « bon chien obéissant » qui doit s’exécuter parce qu’on l’a décidé. Attention ! Cela ne veut en aucun dire qu’un chien doit vous voler votre repas dans votre assiette ou fracturer le col du fémur de votre grand-mère lorsqu’elle vient diner ! Cela veut juste dire qu’on peut lui apprendre à ne pas faire ces choses sans passer par une obéissance conditionnée, automatisante et réductrice.
Et puis, d’une manière bien plus terre à terre, pour être parfaitement honnête, je trouve que beaucoup de ces bases sont parfaitement inutiles dans le quotidien. Mes deux plus jeunes chiens ne savent pas s’assoir sur commande, par exemple. Et quand j’y réfléchis avec honnêteté, que je me demande si cela pourrait m’être utile dans ma vie de tous les jours, la réponse est non. Je n’en n’ai pas besoin de cette obéissance là pour bien vivre avec mes chiens. Si j’ai besoin de leur essuyer les pattes, je ne leur demande pas de s’assoir pour le faire, pas plus que pour leur servir à manger ou mettre un harnais. En revanche, ils savent se poser à ma demande, ce qui peut être intéressant pour les brosser, les soigner, les regarder ou leur demander de patienter. Mais ils peuvent alors s’assoir ou se coucher, de manière détendue et naturelle. Ils peuvent faire un choix, dans un spectre réduit qui me conviendra mais qui les respectera également.
Pour rester dans le registre du pragmatique, si je pousse un peu plus loin ma réflexion en me demandant de quoi j’ai vraiment besoin dans ma vie de tous les jours, je suis capable de dresser une liste telle que :
Tolérer les humains Tolérer les chiens Être propre Cohabiter sereinement avec les autres chiens du foyer Savoir rester seul.e Tolérer les autres espèces domestiques (chats, chevaux, poules, etc…) Revenir au rappel Ne pas tirer en laisse Monter et descendre, voyager et patienter correctement en voiture Être calme en intérieur Etc…
education-chien
Cette liste est non exhaustive et elle peut être bien différente d’une personne à une autre mais elle reprend tout de même des notions un peu universelles d’une vie « standard » avec un chien de nos jours. Et, lorsque je présente les choses ainsi à mes clients, en leur disant que, si tout ça est maitrisé, en plus de la réponse quotidienne aux besoins fondamentaux de leur chien, ils pourront bien faire du assis-couché, ils rigolent et me disent que j’ai sans doute raison. Parce que, in fine, quand on réfléchit un peu, on se rend compte que ces « bases », elles sont loin d’être si nécessaires, si utiles, si intéressantes et, surtout, vraiment pas une solution à nos problèmes. Elles peuvent même, parfois, les accentuer !
Demandez à un chien stressé ou excité de s’assoir dans une situation trop stimulante pour lui. Il le fera peut-être… mais parfois au détriment du comportement suivant, qui sera accentué par l’effort requis pour obéir. Ma consœur Valérie Goncalves parle très justement de cela en utilisant la métaphore d’une casserole d’eau mise sur le feu. Montez le thermostat et l’eau va bouillir. Si vous ne voulez pas voir l’eau bouillir, vous mettrez un couvercle. Mais, si vous ne baissez pas le thermostat, lorsque vous retirerez le couvercle, l’ébullition sera toujours là et vous prendrez même de la vapeur en plein visage ! Si vous souhaitez que l’ébullition diminue, la solution ce n’est pas le couvercle mais la diminution du thermostat… Vous me suivez ?
Quand on parle d’éducation avant d’envisager la relation
Enfin, j’ai également à cœur de vous rappeler que ces « bases éducatives » ne sont pas plus garantes du bon « savoir vivre » de votre chien que de la qualité de la relation que vous allez entretenir avec lui. En effet, si vous souhaitez faire des demandes à votre chien, si vous avez besoin d’en faire, on commencera donc par se demander ce qu’il est pertinent d’attendre et de demander mais, aussi, de savoir que vous obtiendrez des résultats probants en gagnant sa coopération. Et la coopération n’est le fruit que du lien que vous allez tisser avec votre chien. Ce lien, il se construit jour après jour, au gré des expériences que vous vivez ensemble. Il se renforce d’autant si l’humain est un partenaire de vie de confiance et de cohérence pour le chien. Et l’obéissance telle que nous l’avons évoqué plus haut n’est bien souvent ni rassurante ni cohérente, encore moins juste, justifiée ou logique pour le chien… Une raison de plus de se questionner sur tout cela car, finalement, tout est lié. Nous attendons de l’écoute de la part de notre chien, en prenant pour acquis que nous la méritons alors que nous sommes bien souvent à côté de nos besoins véritables, pour les mauvaises raisons… et de ses besoins à lui, à plus forte raison.
En bref, j’avais envie de vous interpeller sur cette notion de « bases éducatives » car on m’en parle tous les jours et il ne s’en passe pas un seul sans que je me dise que les bases sont bien ailleurs, pour moi. Sans que je trouve cela dommage pour ces familles qui passent à côté de ce qui me semble essentiel, au profit de ce qui fait joli en vidéo sur les réseaux sociaux. Sans que je regrette que l’on ne pousse pas un tout petit peu plus loin la réflexion sur ce qui construit un chien qui va bien, autant dans son esprit, dans son corps, que dans la société qu’on lui impose. Sans que je ne me dise que si on passait autant de temps à embellir notre relation avec nos chiens qu’on en passe à leur apprendre à courir derrière une balle ou à donner la patte, ils nous écouteraient définitivement beaucoup mieux, dans beaucoup plus de contextes différents. Ou pas. Mais on s’en ficherai peut être…
Vos « bases » ne seront peut-être pas les miennes mais je pense qu’on peut tous s’accorder à dire que, pour bien vivre avec son chien, l’essentiel n’est pas qu’il sache donner la patte. Et qu’il est temps de démocratiser largement cet état d’esprit afin que nous puissions tous mieux vivre ensemble et de manière aussi bien authentique que pragmatique.
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| | | MiMi&Pya  
Nb de messages : 2436 Age : 35 Localisation : Rennes
| Sujet: Re: LES APPRENTISSAGES INDISPENSABLES du chiot et du chien adulte Ven 7 Jan 2022 - 20:26 | |
| Les chiots, c’est pas toujours rigolo |
| | | StephTheGeek  
Nb de messages : 476 Localisation : Nord-Est
| Sujet: Re: LES APPRENTISSAGES INDISPENSABLES du chiot et du chien adulte Sam 8 Jan 2022 - 17:26 | |
| - MiMi&Pya a écrit:
- Les chiots, c’est pas toujours rigolo
Si seulement les gens avaient conscience de ça !!! |
| | | PowerUser  
Nb de messages : 45704 Age : 48 Localisation : Dans la matrice! ^^ Emploi : Oracle
| Sujet: Re: LES APPRENTISSAGES INDISPENSABLES du chiot et du chien adulte Lun 24 Jan 2022 - 14:56 | |
| Purée si avec toutes les informations qui figurent sur ces pages, les gens qui passent sur le forum ne s'en sortent pas (hors chien/chiot avec un trouble du comportement qui peut nécessiter un traitement médical en plus), je rends mon tablier! * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * |
| | | MiMi&Pya  
Nb de messages : 2436 Age : 35 Localisation : Rennes
| Sujet: Re: LES APPRENTISSAGES INDISPENSABLES du chiot et du chien adulte Mar 25 Jan 2022 - 21:43 | |
| En parlant des apprentissages indispensables: Demander la lune en croyant que c’est normal - Spoiler:
Article de Céline Ouzilou, publié sur HUND: J’étais en train de discuter avec une personne qui estimait un comportement problématique et ma question était : est-ce qu’il est réellement problématique ? Vous savez, c’est une question qui a tendance à déplaire, parce que l’on a tous en tête une image du chien idéal et si Médor a un poil de travers, qu’il a la moindre différence, immédiatement, on peut voir ça comme un problème avant même de s’être réellement posé la question. Ce petit truc, il est dérangeant en quoi ?
Médor fait « ceci ». Ok. Ca vous dérange vraiment ?
Et quand on y réfléchit réellement, parfois la réponse « oui, ça pose en véritable problème » et parfois la réponse c’est plutôt « une fois par an, ouais, c’est chiant ». Une fois par an ça veut dire quoi ? Que ce souci va vous poser problème 10 fois dans la vie de votre chien ? 12, 15 ou peut-être 18 si vous êtes chanceux ? Et est-ce que c’est un peu pénible, un peu chiant ou réellement pas gérable ? Ces questions n’ont pas pour but de ne pas vous amener à travailler un point problématique mais à contempler une balance.
Voici notre balance : Ce que ça nous rapporte VS L’effort que je vais demander à mon chien.
Imaginons la situation suivante, c’est un loulou très joyeux qui a tendance à tirer en laisse quand il voit d’autres chiens. Il adore aller voir les autres chiens. Je peux décider de combler son besoin de contact sociaux ce qui va rendre sa joie un peu plus mesurée, je peux mettre en place des choses qui vont aller dans son sens et qui vont l’aider. Mais il continue de tirer en laisse : pas très fort, mais effectivement elle se tend et il y a une légère pression. Si je lui demande d’ignorer totalement les autres chiens, ma demande est énorme. Ce que je lui demande, c’est de prendre sur lui, de faire taire sa joie, de rester concentré sur le fait de ne pas les voir, de ne pas communiquer avec eux également (ce qui peut être problématique parce qu’il perd une véritable arme de défense mais aussi parce qu’il pourrait se faire surprendre) et puis bien-sûr, de rester concentré sur le fait d’avoir une laisse détendue. C’est faisable, mais est-ce que ma demande n’est pas d’une exigence énorme par rapport au bénéfice que ça nous apporte ?
On peut avoir tendance à ne pas se poser la question et au contraire, à simplement partir d’une grille toute faite concernant le chien idéal et à estimer que cette grille représente la normalité que l’on peut attendre.
Ce chien « normal » il ne tire pas en laisse, il n’aboie pas, il ne saute pas sur les invités même pour leur faire la fête, il ne détruit rien, il reste seul sans aucun souci, il s’adapte sans aucun souci, il obéit, il est intuitif on a pas besoin de lui apprendre pour qu’il comprenne, … Je dirais bien « bref, il est normal » mais tout ceci ce n’est pas « normal ». Le chien normal, il est plutôt du genre à ressentir des émotions et à les montrer. Le chien normal, il vit et existe et donc, il peut se montrer présent même quand on aimerait juste qu’il soit « discret ».
J’ai l’impression que c’est comme ça, en se faisant avoir par ce qui est souvent attendu et en ne se mettant jamais à la place du chien que des humains se retrouvent à exiger la lune tout en faisant comme si c’était vraiment la moindre des choses. Après tout, on lui demande seulement de ne pas tirer en laisse ! Ce n’est rien.
Alors attention hein, vous avez le droit d’avoir besoin de la lune. Le chien en question est un petit poney de plus de 40 kilos et la petite pression qu’il met tire beaucoup trop fort sur vous, qui avez un souci de dos : vous avez réellement besoin qu’il ne tire pas. Le poids de « ce que ça nous rapporte » devient assez imposants pour le demander réellement au chien malgré ce que ça va lui demander… Seulement, si on se rend compte à quel point on lui demande la lune, on peut peut-être faire également des efforts ?
Par exemple : choisir une majorité de lieu où il ne croisera pas de chien, pour demander moins souvent la lune remplir correctement ses besoins afin que notre demande soit moins coûteuse nous éloigner, faire des tours, rajouter de la distance afin de limiter la frustration récompenser énormément ce comportement puisqu’il n’est pas « normal » mais impressionnant faire des balades collectives en liberté, afin de lui permettre réellement d’avoir des contacts changer d’équipement pour pouvoir tolérer un comportement plus important … Après tout, si vous demandez la lune, vous pouvez bien faire deux ou trois aménagements pour pouvoir la recevoir plus facilement, non ? L’exigence ne devrait jamais être unilatérale. Soyez sympas avec vos chiens et s’ils n’arrivent pas à vous offrir la lune, vous pouvez vous consoler en vous rendant compte qu’ils sont tellement géniaux qu’ils essaient quand même !
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| | | PowerUser  
Nb de messages : 45704 Age : 48 Localisation : Dans la matrice! ^^ Emploi : Oracle
| Sujet: Re: LES APPRENTISSAGES INDISPENSABLES du chiot et du chien adulte Mer 26 Jan 2022 - 10:35 | |
| Oui, c'est très bien cet article! Bon questionnement! * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * |
| | | Maguy  
Nb de messages : 560 Age : 64 Localisation : Vendée
| Sujet: Re: LES APPRENTISSAGES INDISPENSABLES du chiot et du chien adulte Mer 26 Jan 2022 - 14:01 | |
| Ce texte devrait être diffusé partout
Beaucoup de débiles tirent plusieurs fois sur le cou de leur chien pour qu'il soit au pied, en + que ce dernier est en laisse courte, ça me fend le coeur. Est ce que, eux obéissaient lorsqu'ils étaient enfant ? |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: LES APPRENTISSAGES INDISPENSABLES du chiot et du chien adulte | |
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| | | | LES APPRENTISSAGES INDISPENSABLES du chiot et du chien adulte | |
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