http://www.ivis.org/advances/rc_fr/A4411.0708.FR.pdf?LA=3
CROISSANCE ET PROTÉINES
L’idée selon laquelle une trop grande quantité de protéines peut être nuisible aux chiens de grandes races durant la croissance ou ultérieurement est fausse. Il n’existe pas d’argument scientifique supportant un effet délétère des protéines sur la croissance en général et l’ossification en particulier
(Nap & coll, 1991). Un niveau de protéines relativement élevé permet en outre d’accroître l’appétence du régime et de réduire le niveau de matières grasses sans augmenter le niveau glucidique.
Les protéines du régime doivent être de bonne qualité. La quantité à inclure dans l’aliment dépend
évidemment de la valeur biologique et de la digestibilité des sources protéiques. Il est en général
souhaitable que le rapport protidocalorique soit supérieur chez le chiot à ce qu’il est chez l’adulte.
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Consommation excessive de calcium
> Observations cliniques (Figure 3)
Une série d’études réalisées avec des chiots Dogues allemands a montré que la consommation quotidienne d’un aliment riche en calcium entraîne une hyperplasie des cellules productrices de calcitonine (CT), une réduction de l’activité ostéoclastique et une perturbation de l’ossification endochondrale (Nunez & coll, 1974; Hazewinkel & coll, 1985). Une diminution du remodelage du fémur proximal est observée (c’est-à-dire un retard de l’antétorsion) dans un groupe de chiots Dogues allemands – une race qui n’est pas particulièrement prédisposée à la dysplasie de la hanche – recevant à volonté un régime riche en calcium (Hedhammar & coll, 1974).
D’autres auteurs ont décrit un retard de maturation du squelette chez des chiots Dogues allemands recevant un aliment riche en calcium (3,3 % de calcium sur MS) par rapport à des chiots témoins recevant un aliment conforme aux recommandations du NRC (1974) (Voorhout & Hazewinkel, 1987a;
Nap & coll, 1993a).
Des chiots Dogues allemands recevant dès le sevrage un régime très riche en calcium et en phosphore
(respectivement 3,3 et 3,0 % sur MS [soit 1240 mg de calcium ingéré par kg de poids corporel par jour],
comparés à des chiots témoins consommant un aliment contenant respectivement 1,1 % et 0,9 % de
calcium sur MS [c’est-à-dire 400 mg de calcium par kg de poids par jour]), ont présenté des troubles de
l’ossification endochondrale au niveau des cartilages de croissance de la partie distale du radius ou de l’ulna. Par la suite, une incongruence du coude s’est développée, due soit à un trouble sévère de la croissance en longueur du radius, soit à un radius curvus avec trouble de la croissance en longueur de l’ulna (Hazewinkel & coll, 1985; Schoenmakers & coll, 2000). Ce dernier syndrome peut coïncider avec une séparation du processus anconé ou avec une douloureuse rétraction du cubitus, qui évoluent ensuite vers l’arthrose de l’articulation du coude.
Dans une autre étude portant sur des Dogues allemands nourris avec des aliments de teneur en calcium variable, le groupe recevant le régime plus riche en calcium a progressivement présenté des troubles plus sévères d’ostéochondrose au niveau de l’humérus proximal ainsi que des cartilages de croissance des os longs et des zones non porteuses (les côtes par exemple) (Hazewinkel & coll, 1985).
Weber & coll (2002) n’ont pas noté d’anomalie en nourrissant des chiots Dogues allemands dès l’âge de 2 mois avec un régime contenant 1,5 % de calcium sur MS [soit un ingéré de 830 mg par kg de poids corporel par jour].
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Savoir si le calcium joue un rôle direct dans la perturbation de la maturation des chondrocytes, ou si cela est médié par la CT et/ou une déficience relative en d’autres minéraux à un niveau cellulaire n’est pas encore entièrement élucidé. Il y a en tout cas peu de doute concernant le rôle joué par une consommation élevée de calcium sur les perturbations de l’ossification endochondrale, à l’origine de l'ostéochondrose.
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Affections ostéo-articulaires du chiot associées à des excès nutritionnels
> Ostéochondrose
L’ostéochondrose est un trouble de l’ossification endochondrale caractérisé par une maturation anormale
des chondrocytes et par un retard de la minéralisation du cartilage (Figures 7 &
. Si le trouble de l’ossification endochondrale se produit dans le cartilage articulaire, il peut en résulter une ostéochondrite
disséquante (OCD). Lors d’OCD, une partie du cartilage articulaire se détache et peut se fragmenter, se minéraliser ou même s’ossifier, en provoquant une inflammation de l’articulation et de l’os endochondral dans la région de la lésion cartilagineuse.
Les troubles de l’ossification endochondrale peuvent également se produire au niveau du cartilage de croissance, ce qui se traduit par des irrégularités du cartilage de conjugaison, des noyaux cartilagineux augmentés de volume, et une diminution de la croissance en longueur.
Enfin, les troubles de l’ossification entraînent un retard de l’ossification des centres d’ossification secondaires. Les affections des cartilages de croissance sont fréquentes chez les chiots de races géantes, entraînant ensuite des manifestations cliniques d’ostéochondrose telles qu’un radius curvus bilatéral ou une rotation vers l’extérieur des postérieurs. Un détachement du processus anconé de l’ulna ou du processus supraglénoïde de la scapula peut également se produire.
Bon je n'ai pas repris... Il y a beaucoup de choses sur le sujet (tape "ctrl + F" en haut à droite tu auras une barre de recherche que apparaît sur le document, ça te permet de chercher par mot clé... J'espère que ça va t'aider)