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| | Activités/sports canins: état émotionnel? | |
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+5Kinya PowerUser dage Nani alice 9 participants | Auteur | Message |
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alice Compte inactif
Nb de messages : 139 Age : 38 Localisation : Suisse Emploi : doctorante
| Sujet: Activités/sports canins: état émotionnel? Jeu 10 Déc 2009 - 14:34 | |
| Je suis en train de me poser des questions et j'aimerais bien entendre vos avis à ce sujet... J'explique d'abord pourquoi j'en suis arrivée là: J'avais fait un stage de troupeau qui s'était super bien passé. Mais comme c'était loin de chez moi j'ai essayé de trouver quelque chose plus près. J'ai trouvé quelqu'un qui fait dans le border collie et qui a été d'accord que j'amène mon chien pour le voir. Souka était très différente de sa première fois au troupeau. Elle est devenue surexcitée, aboyait sans cesse (même si elle continuait à obéir quand je lui disais STOP). Cette personne n'a pas voulu continuer avec Souka... ce que je comprends: Si j'avais des bêtes je ne voudrais pas les stresser inutilement avec un chien débutant et surexcitée. Souka a probablement pris de l'assurance envers les moutons, ils ne l'impressionnent plus tellement... et y ayant goûté déjà une fois... elle était hors d'elle en voyant les bêtes. Bref: la personne me demande si je fais de l'agility... car en agility on demande au chien d'être speed et au troupeau on demande au chien d'être zen. Pour lui ces deux activités sont incompatibles. Il me dit aussi qu'il évite tous les exercices susceptibles d'exciter ses chiena comme les jeux de balle par exemple. Perso, je ne fais pas d'agility mais de l'obé rythmée... et oui le chien est excité et pas très zen... c'est un jeux pour lui. Du coup je me pose la question: Si on veut faire du troupeau avec un chien facilement excitable comme le sont la plupart des borders je crois... Peut-on mixer ces types d'activités ou pas ? Je me suis dit qu'il fallait peut-être commencer avec le troupeau, puisqu'il est plus difficile d'apprendre au chien à se contrôler dans ce sens là. Je me dis (j'espère) que ça doit être possible d'apprendre au chien à être différent selon les circonstances... mais je n'en suis vraiment pas sûre... pauf'bête va devenir schizophrène!!! Bref... qu'en pensez-vous? |
| | | Nani Compte inactif
Nb de messages : 654 Localisation : Dijon (21) Emploi : Créatrice de bestioles :D
| Sujet: frustration excitation gestion troupeau calme motivation Jeu 10 Déc 2009 - 15:18 | |
| Déjà ne pas confondre motivation et excitation. Beaucoup de gens excitent le chien en agility (ou autre) alors que ce n'est pas nécessaire, et même totalement inutile de mon avis ^^
Un chien peut être motivé et speed sans excitation, tout dépend de l'apprentissage.
Bon outre ça, je connais des Border hyper motivés en agility, et même des carrément excités, qui sont très zen et posés au troupeau. Le troupeau est un travail, l'agility et autre activité un jeu, et le chien est tout à fait capable de faire la différence.
Après il m'est arrivé plusieurs fois quand j'emmenais bosser Bip de voir d'autres races, et il me semble (mais je suis pas une pro du troupeau) que la période "je gueule sur les moutons en courant partout" n'est pas rare. Y'a même des races qui gueulent beaucoup, tout le temps, c'est un peu leur façon de bosser LOL |
| | | dage Compte inactif
Nb de messages : 2605
| Sujet: Re: Activités/sports canins: état émotionnel? Jeu 10 Déc 2009 - 15:59 | |
| moi perso je travaille mon chien a l agility en faisant monté la pression au debut juste avec mon corp pas de parole je ne parle que pendant la course(tunnel,saute,iiiiiii,ect)car pour moi l agility est un jeu entre lui et moi par contre le troupeau je connais pas du tout!! |
| | | Nani Compte inactif
Nb de messages : 654 Localisation : Dijon (21) Emploi : Créatrice de bestioles :D
| Sujet: Re: Activités/sports canins: état émotionnel? Jeu 10 Déc 2009 - 18:32 | |
| Il y a des chiens qui ont besoin d'un peu de pression, et d'autre auxquels il vaut mieux ne pas en mettre.
Ici j'ai deux chiens très différents : Natte à qui on a apprit à monter en pression/excitation (parce que je n'y connaissais rien, que j'ai fait ce que j'ai pu etc etc), résultat en agility une chienne a fond tout le temps, mais pas de tenue des départs, les zones quand elle avait le temps, en Obé rythmée une chienne qui aboie et s'énerve très vite.... Et Bip, zen, posé, pas d'excitation mais une vraie motivation. Je le laisse sans un regard au départ je sais qu'il ne bougera pas, zones nickels, et le tout sur les chapeaux de roue. Pas un aboiement, ni en agi, ni en OBR, un chien super joyeux. Bref que du bonheur ^^ (et pourtant au départ, c'était pas gagné, gagné, bcp de soucis de comportement, gros soucis de concentration... pour ceux qui connaissent la bête vous voyez de quoi je parle XD)
Au troupeau Natte se gère beaucoup mieux (enfin se gérait, l'est a la retraite mamie maintenant lol) que Bip avec qui je pense d'ailleurs arrêter les frais. Mais aucun aboiement ni chez l'un ni chez l'autre, et pas de bouffage de laine non plus.
Par contre le formateur troupeau chez qui j'allais disait effectivement de commencer par le troupeau, et qu'apres on pouvait très rapidement monter le chien adulte en agility ou autre. A voir LOL |
| | | PowerUser  
Nb de messages : 45704 Age : 48 Localisation : Dans la matrice! ^^ Emploi : Oracle
| Sujet: activité Sam 13 Déc 2014 - 19:23 | |
| Quelqu'un aurait des infos et articles sur l'état émotionnel du chien et les sports/activités canins? * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * |
| | | Kinya  
Nb de messages : 2461 Age : 34 Localisation : Haut doubs Emploi : Horlogère
| Sujet: Re: Activités/sports canins: état émotionnel? Lun 6 Juil 2015 - 10:55 | |
| C'est vrai que j'ai jamais rien lu sur ce sujet pourtant c'est interessant |
| | | Apasdeloup Compte inactif
Nb de messages : 1739 Age : 33 Localisation : Ain - St Didier de formans Emploi : Educatrice canin/ Créatrice d'accessoires
| Sujet: Re: Activités/sports canins: état émotionnel? Lun 6 Juil 2015 - 13:30 | |
| Je vais chercher un peu dans mes inombrables thèses non lues, j'ai souvenir d'en avoir quelqu'unes qui traitent de l'impact du sport chez le chien |
| | | Antérift Compte inactif
Nb de messages : 319 Localisation : Drôme / Toulouse
| Sujet: Re: Activités/sports canins: état émotionnel? Dim 4 Oct 2015 - 21:44 | |
| Tiens, je remonte un peu se post, mais c'est que j'ai de gros soucis d'excitation avec ma miss depuis toujours... Ca me rend très difficile les activités canines, même agility et OBR ça finit par coincer, parce qu'elle perds tellement son cerveau que ça devient n'importe quoi (elle vient m'aboyer dessus genre "je dois fait QUOIIII????" au lieu de se concentrer et de ce rendre compte qu'il y a une haie à sauter devant elle, ou que je suis en train de lui demander un "tourne" par exemple).
Mais j'ai fait du troupeau aussi, et là j'ai quasiment pas eu de problème d'excitation... Voire pas du tout. Donc bon.. je suppose que ça doit pas mal dépendre du chien, parce que vraiment niveau gestion de l'excitation en agility, j'ai rarement vu pire... Alors que les jeux de balle par exemple, ou le troupeau, ça se passe bien. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Activités/sports canins: état émotionnel? Mer 7 Oct 2015 - 15:07 | |
| Il n'est pas rare d'entendre des bergers dire que l'agility est totalement incompatible avec le troupeau. Mais en général (et promis ce n'est pas péjoratif forcément) les bergers ont une pensée plus ou moins archaïque du chien et du comportement canin. (pas tous hein ! pas de généralité, mais beaucoup de discours de personnes pratiquant le troupeau et proposant des stages sont comme ça, d'ailleurs, parler à son chien en mode neuneu pour le féliciter sera très mal vu en concours troupeau par exemple). Certains pensent aussi que la vie en maison est incompatible avec un bon travail au troupeau ... ou que les activités canines de loisirs ca sert à rien et c'est débile ...
Mais c'est faux. Comme dis plus haut, l'agility est un jeu. Le troupeau c'est un travail et si le chien a de l'instinct, de l'atavisme et qu'il se déclenche, il sera plutôt calme, concentré. Ca dépend de la race du chien, parce qu'un berger australien travaille pas du tout comme un border au troupeau et qu'on peut facilement croire à de l'excitation chez l'aussie si on compare au border, mais dans tous les cas c'est pas du tout le même état émotionnel qu'en agility. Alors forcément un jeune chien qui voit pour la première fois des brebis (ou qui a pas eu le temps de mûrir lors des entraînements) , qui courent dans tous les sens devant lui, c'est une source d'excitation, mais c'était au berger aussi de te montrer et de mettre en place des choses pour montrer au chien que même en étant calme et posé, il peut faire bouger les brebis (les mettre en cercle avec le chien à l'extérieur, mettre un peu de pression sur le chien pour qu'il se calme etc ...)
Je connais pas mal de monde qui font du troupeau mais aussi de l'agility et qui ont des chiens très bons dans les 2 (même en concours) et de leur point de vue, ça parait pas du tout incompatible. Par contre, certains conseillent en effet de mettre le chien au troupeau avant de le monter en agility. |
| | | PowerUser  
Nb de messages : 45704 Age : 48 Localisation : Dans la matrice! ^^ Emploi : Oracle
| Sujet: Re: Activités/sports canins: état émotionnel? Mer 5 Avr 2017 - 22:24 | |
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| | | Nikaïa Compte inactif
Nb de messages : 411 Localisation : Baho Emploi : Educateur/Comportementaliste
| Sujet: Re: Activités/sports canins: état émotionnel? Jeu 6 Avr 2017 - 11:37 | |
| Je n'ai pas de référence, mais pour moi, comme cela a été dit plus haut, tout dépend de comment on travaille le chien. On confond bien souvent excitation et motivation et/ou vitesse. Dans toute activité canine, on devrait tendre vers le niveau "d'excitation" optimal (en anglais optimal arousal state, je n'ai pas de meilleure traduction) où le chien est motivé mais pas surexcité. Quand le chien est surexcité, il n'a pas une bonne capacité de réflexion, ni de discernement et donc n'a pas non plus des états émotionnels super super...
Et cela, cela dépend du chien, de sa capacité à gérer ses émotions, et surtout de comment on a introduit l'activité, de comment on la mène. Les sports peuvent être source d'émotions ingérables, basculant éventuellement même dans la réactivité. Tout comme ils peuvent être fort bénéfiques. Mais par exemple sur un chien qui a du mal avec ses émotions, et qui bascule vite dans l'excitation et la frustration qui en découle, j'évite l'agility (ou fly ou...) car là ça peut vite dégénérer... Tout comme lorsqu'on apprend l'agility (ou autre hein) n'importe comment... Un peu la différence entre les lancers de balle anarchiques et le travail de retriever :p |
| | | PowerUser  
Nb de messages : 45704 Age : 48 Localisation : Dans la matrice! ^^ Emploi : Oracle
| Sujet: Re: Activités/sports canins: état émotionnel? Jeu 6 Avr 2017 - 17:54 | |
| Merci Nikaïa! A l'époque, j'avais fais une formation avec Bedossa et Cornier qui avaient donné un diagramme sur les différents états émotionnels du chien mais je ne l'ai pas gardé/copié... Dommage... Ils nous avaient montré quel était l'état le plus favorable au chien pour apprendre... Perso, quand j'ai commencé à lire ce post je pensais qu'il traiterait des effets relatifs à ces états émotionnels dans lesquels nous mettons sciemment nos chiens pour des activités que nous avons décidées pour eux (qu'elles leur conviennent ou non). En clair, je pensais qu' Alice s'interrogeait sur la nécessité/utilité de faire pratiquer à ses chiens telle ou telle activité sachant que leur état émotionnel pouvait être mis à rude épreuve pour juste une activité. Je dis "juste" en pensant, par exemple, aux chiens de berger/bouvier qui gardent/gèrent tous les jours des troupeaux ce qui est leur job au contraire de nos chiens de compagnie (même issus de lignée de travail) qui ne sont pas en mode "boulot" H24 si je puis dire. Mais en fait, le post ne traite pas de cela, ce que je regrette un peu! * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * |
| | | Nikaïa Compte inactif
Nb de messages : 411 Localisation : Baho Emploi : Educateur/Comportementaliste
| Sujet: Re: Activités/sports canins: état émotionnel? Ven 7 Avr 2017 - 7:28 | |
| A ça c'est un autre débat, auquel j'adhère également Tout comme dans le choix de l'activité pratiquée... J'aimerais que le chien puisse choisir l'activité. Car si bien souvent le chien nous suit (chien équilibré et activité amenée de manière positive), il y a quand même clairement des activités dans lesquelles le chien va s'épanouir. Donc outre la surveillance de l'état émotionnel, qui est un point, quelle que soit l'activité pratiquée, je trouve que choisir l'activité en fonction du chien qui est en face de nous devrait être un point clef. Et quand on est passionné d'un sport en particulier, cela peut "coincer" car bien souvent on prend un chien (chiot) pour pratiquer telle activité, sans se demander si cet individu, lorsqu'il aura grandi, s'épanouira dans cette activité (car ce n'est pas parce qu'il la pratique avec un apparent plaisir qu'il s'y épanouit). Sans compter qu'avec notre empressement et notre passion, nous y "jettons" souvent le chiot (désolée je trouve pas d'autre terme, ce que je veux exprimer c'est qu'on s'y investi très fort, très vite), sans se poser de question. Et je trouve que finalement, souvent, les activités qui épanouissent le chien sont celles qui ont un lien direct avec la sélection et donc les patrons-moteurs de la race/type. Et ensuite, dans la "bonne" activité, vient le travail dans "le bon sens" et avec le niveau "d'excitation optimal" (encore une fois, j'aime pas le terme, mais ...) qui permet le pic de performance et le meilleur état émotionnel. Et là c'est encore plus compliqué. Car cela dépend de l'activité, mais aussi du chien, et de nombreux paramètre concernant ce dernier. C'est personnellement ce qui me passionne, car il y a aussi tout ce qu'il y a autour, la vie quotidienne équilibrée, qui permet d'articuler tout cela. Sur le sujet, pour l'adaptation au chien, la reconnaissance de tel ou tel profil de chien, des états émotionnels un bon début de lecture est l'excellent "Train the dog in front of you" de Denise Fenzi. Et même qu'elle pense à le traduire en français peut-être Cela concerne vraiment le "background", comment s'adapter au chien, comment lui permettre d'être dans le meilleur état émotionnel possible (car il n'y a pas que les excités du bulbe, et même pour ces derniers il y a plein de causes :p ) |
| | | mitee  
Nb de messages : 36034 Age : 44 Localisation : sud 92 Emploi : Préparatrice en pharmacie et bisounours
| Sujet: Re: Activités/sports canins: état émotionnel? Lun 10 Avr 2017 - 12:37 | |
| passionnant sujet ! où ma fainéantise me pousse à ne proposer que des balades, des jeux de flairs (et fut un temps des apprentissages de tricks en hiver). Mais le temps de balade indispensable à ma chienne (1h à 1h30) - irune - c'est elle qui me l'a montré; et choupette l'a confirmé après; descendre en dessous rend ait irune trépignante, et choupette faisait des plaies de léchages. le rythme pris. je l'ai gardé et il a eu l'air de convenir à tous les chiens passés chez moi. * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * Pensez à utiliser la fonction "Chercher" en mode simple ou avancé . 4 lettres mini et une étoile * si vous ne cherchez qu'une partie du mot. Si le mot recherché ne fait que 3 lettres ou moins, passez par la fonction "Recherche Avancée" cliquez sur le bouton google. |
| | | PowerUser  
Nb de messages : 45704 Age : 48 Localisation : Dans la matrice! ^^ Emploi : Oracle
| Sujet: Re: Activités/sports canins: état émotionnel? Lun 10 Avr 2017 - 12:43 | |
| Merci pour ton com' Nikaïa! * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * |
| | | Nikaïa Compte inactif
Nb de messages : 411 Localisation : Baho Emploi : Educateur/Comportementaliste
| Sujet: Re: Activités/sports canins: état émotionnel? Lun 10 Avr 2017 - 13:42 | |
| - PowerUser a écrit:
- Merci pour ton com' Nikaïa!
c'est un sujet qui me passionne. Depuis mes 3 derniers chiens j'essaye de les écouter, de tester plein d'activités et de voir où est-ce qu'ils s'épanouissent. C'est parfois difficile de ne pas se laisser aveugler par nos propres envies aussi... Et puis dernièrement, je fais une certification en fitness canin et on parle beaucoup de ça aussi, du choix des exercices à faire, selon les besoins du chien évidemment mais aussi de ses choix, ses possibilités et de celles de ses maîtres... Bref je réfléchi beaucoup à ça, mais c'est très difficile de faire passer le message à certains maîtres (genre jeux de balles oui pour certains, non pour d'autres, un exemple parmi d'autres). |
| | | PowerUser  
Nb de messages : 45704 Age : 48 Localisation : Dans la matrice! ^^ Emploi : Oracle
| Sujet: Re: Activités/sports canins: état émotionnel? Lun 10 Avr 2017 - 14:00 | |
| Oui, je comprends tout à fait! C'est encore plus difficile quand on s'adresse aux personnes qui pratiquent une activité avec X chiens depuis X années. Par exemple, je connais des agilitystes/Obistes (ouais, je sais, ça existe pas comme mot) pour qui se seraient inconcevables de ne plus faire d'agility/OB (je parle de ces deux activités parce que j'ai surtout côtoyé des gens qui les pratiquaient) supposément parce que le chien n'aime pas! Ben oui, il apprendra à aimer quoi! * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * |
| | | Nikaïa Compte inactif
Nb de messages : 411 Localisation : Baho Emploi : Educateur/Comportementaliste
| Sujet: Re: Activités/sports canins: état émotionnel? Lun 10 Avr 2017 - 15:59 | |
| Oui je vois ce que tu veux dire. Et au delà de ça, beaucoup de chiens vont aimer la majorité des activités mais pas forcément s'y épanouir. Je vais prendre comme exemple mes chiens : clairement quasi quoi que je propose, ils vont s'engager et aimer, car c'est un jeu entre eux et moi, avec en plus récompenses à la clef. Mais avec certaines activités, il vont gagner autre chose, au delà des récompenses, un certain équilibre. Je pense qu'on peut faire pratiquer au chien des activités qu'il se contente d'aimer, mais clairement si on peut trouver une activité qui lui permet de s'épanouir, c'est encore mieux après au niveau émotionnel (en restant dans le cadre où l'activité est proposée dans de bonnes conditions, en positif et pas en surexcitant le chien), les sports quels qu'ils soient peuvent être aussi un révélateur d'une "faiblesse", ou au contraire un moyen de la surmonter. Enfin c'est un sujet compliqué quoi ^^ |
| | | PowerUser  
Nb de messages : 45704 Age : 48 Localisation : Dans la matrice! ^^ Emploi : Oracle
| | | | Nikaïa Compte inactif
Nb de messages : 411 Localisation : Baho Emploi : Educateur/Comportementaliste
| Sujet: Re: Activités/sports canins: état émotionnel? Lun 10 Avr 2017 - 17:33 | |
| Après c'est facile à dire mais pas toujours facile à déterminer :p
Mais quand je prends l'exemple d'Amy (ma nova), elle aime tout faire, c'est mon chien test pour plein de choses. Mais quand je lui propose du nosework et/ou du rapport (encore qu'en rapport elle a du mal à travailler avec d'autres chiens, mais bon génétiquement elle est pas faite pour ça CQFD ^^) elle est différente au quotidien, plus posée, plus encline à coopérer et/ou à "prendre sur elle" (dans le sens auto-contrôles et impulsivité).
Nikaïa mon australienne son truc c'était ... les expos... Elle aime pas bosser, ni le troupeau d'ailleurs, ni quoi que ce soit, même les balades c'est pas son truc plus que ça (à part les trucs qui puent à manger). Par contre elle arrivait dans un ring et elle se posait toute seule, elle y était chez elle... bref quoi ^^ |
| | | PowerUser  
Nb de messages : 45704 Age : 48 Localisation : Dans la matrice! ^^ Emploi : Oracle
| Sujet: Re: Activités/sports canins: état émotionnel? Lun 10 Avr 2017 - 17:55 | |
| Je trouve très chouette que tu aies su observer cela chez tes chiens!
C'est pas pour te lancer des fleurs mais je pense qu'il y a des gens qui auront des chiens toute leur vie et qui seront incapables de cela... * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * |
| | | Nikaïa Compte inactif
Nb de messages : 411 Localisation : Baho Emploi : Educateur/Comportementaliste
| Sujet: Re: Activités/sports canins: état émotionnel? Lun 10 Avr 2017 - 18:22 | |
| Après pratiquer la "bonne" activité n'est pas forcément accessible ... Le troupeau par ex n'est pas accessible partout (et se pose la question de l'éthique sur les brebis)... et clairement personnellement je ne m'amuserai pas à déclencher un chien "juste pour voir" car s'il a ça en lui et que l'on ne poursuit pas... c'est la porte ouverte à plein de soucis derrière (préda et/ou frustration par ex).
Bref c'est compliqué et parfois on fait des compromis (par ex, Amy fait des expos. Clairement elle s'éclate moins qu'en rapport, mais elle est à l'aise, peut dormir juste à côté des rings, se détendre et se présente bien et joyeusement). Mais tant que c'est dans le respect, ça me va (et là, trouver la bonne frontière sans se laisser aveugler, dur... et quand on est dedans impossible de savoir si c'est le cas ou pas). |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Activités/sports canins: état émotionnel? Mer 19 Avr 2017 - 11:27 | |
| Le sujet m'intéresse beaucoup, Eko mon berger australien est très facilement excitable, on bosse beaucoup dessus mais ce n'est clairement pas encore ça.. On va faire du troupeau pour la première fois le 29 avril, et je ne sais pas du tout comment il va être, si il sera excité comme d'habitude ou si il restera zen.. Je vous ferai un bilan si ça vous intéresse !? D'ailleurs, il est difficile à canaliser pour l'agility, obéR, jeux ou autre, mais : on a fait quelques essais de canicross, je m'attendais à avoir une bombe inarrêtable sur laquelle j'allais devoir pas mal bosser. Mais pas du tout, monsieur est attentif, posé, cours à mon rythme et écoute toutes mes indications. En outre, AUCUN signe d'une quelconque excitation en canicross, même quand on court avec des copains.. Serait-ce une activité qui lui plait ? Ou au contraire une activité qui ne lui plait pas ? Je me pose la question du coup.. J'ai hâte de pouvoir observer son comportement avec des moutons en tout cas... Nous, on essaye tout pour choisir après :p ! |
| | | PowerUser  
Nb de messages : 45704 Age : 48 Localisation : Dans la matrice! ^^ Emploi : Oracle
| Sujet: Re: Activités/sports canins: état émotionnel? Jeu 3 Aoû 2017 - 23:51 | |
| - MiMi&Pya a écrit:
- http://valcreuse.fr/piege-de-la-mono-activite/
- Spoiler:
Le piège de la mono activité On 25 juillet 2017 By Isa.valcreuse
Article pour cynophiles/cynologistes avertis
La vie des chiens est souvent et malheureusement d’une triste monotonie.
Monotonie des lieux fréquentés se résumant la plupart du temps à un jardin ou pire à un chenil. Monotonie des contacts dépassant rarement le cercle familial, les proches avec, pour les plus chanceux, quelques amis canins ou félins. Monotonie de l’emploi du temps rythmé par des horaires imposés de lever, de sorties quand il y en a, de repas également d’une triste monotonie, de coucher … Rien de comparable avec ce qu’offre la Nature.
Comme si cela ne suffisait pas, la vie des chiens est également d’une triste monotonie en matière d’activités puisque la plupart pratique surtout la mono-activité.
Pourtant un chien, et à fortiori un berger allemand, n’est pas prévu initialement que pour exécuter un seul type de tâche.
Il n’est pas prévu que pour contrôler un territoire. Il n’est pas prévu que pour signaler l’approche d’un danger. Il n’est pas non plus prévu que pour prêter une oreille attentive à nos besoins, nous réconforter, nous distraire et le reste du temps attendre. Il n’est pas prévu que pour saillir ou élever des chiots, pas plus qu’il n’est prévu que pour suivre une piste, ou poursuivre une proie, ou courir ou sauter ou nager …
En fait un chien, et même un berger allemand, il est prévu pour faire tout ça car c’est un chien et tout ça permet à un chien de maintenir son homéostasie (équilibre de son milieu intérieur), de s’assurer sécurité, nourriture, descendance, lien social, rôle utilitaire et évidemment respect, partage et affection.
Bien que leur répertoire comportemental soit d’une grande richesse et ait pour fonction de répondre à leurs propres besoins au moment où ils surviennent, dans la majorité des maisons les chiens sont autorisés seulement à le mettre au service de leur propriétaire, au moment où cela lui convient à lui, qui plus est souvent uniquement dans le cadre d’un travail simpliste ou d’un sport relativement réducteur.
Dans de telles conditions, il n’est pas rare que cela vire chez l’animal à la pratique obsessionnelle d’une seule forme d’activité qu’elle soit souhaitée et encouragée par le propriétaire dans le cas de la mono-activité par destination ou qu’elle soit subie comme c’est le cas de la mono-activité spontanée « trompe-l’ennui ».
Les activités canines autorisées par destination La plupart des activités canines autorisées par destination ont un point commun, c’est leur vocation utilitaire pour l’humain.
En fait, sa vocation utilitaire est indissociable du chien. C’est même la raison de sa domestication même s’il est de plus en plus admis que cette dernière fut volontaire du fait de la vocation utilitaire de l’humain pour le chien. Le problème tient davantage à l’exploitation qui est faite de l’animal autant comme aide que comme producteur des aides. L’élevage est l’expression de cette vocation utilitaire secondaire au même titre que le sont les expositions sensées permettre la sélection sur la morphologie et les métiers et sports canins sensées permettre la sélection sur des caractéristiques comportementales particulières. Disposer d’un aide parfaitement adapté à ses besoins s’est vite fait ressentir, et plus particulièrement d’un aide conciliant et le moins contraignant possible. De ces impératifs sont nées les races, des chiens « spécialisés » dans une ou plusieurs fonctions. C’est le cas du berger allemand qui a été sélectionné pour la conduite, la garde et la défense des troupeaux.
Les besoins sociétaux évoluant, au fil des siècles et des années, certaines tâches ont été confiées à des machines mais les chiens spécialisés eux ont perdurés et ont dû être recyclés dans d’autres travaux ou à défaut dans des loisirs. C’est ainsi, qu’hormis la chasse et la surveillance de propriétés qui appartiennent depuis toujours aux rôles dévolus aux chiens, sont nées des activités sportives sans véritable utilité hormis celles de démontrer les grandes compétences canines tout en offrant à leur propriétaire des occasions de briller à travers leur chien. C’est le cas du berger allemand qui de chien de troupeau est passé à chien militaire (chien messager et d’intervention) pour devenir plus récemment chien de sport et chien de compagnie rassurant pour un foyer en vertu des caractéristiques morphologiques et comportementales particulières de la race.
Les fameux sports canins
Il sont innombrables et de nouveaux apparaissent tous les jours. Comme tout sport, ils sont soumis à un règlement et se pratiquent dans un cadre bien défini.
On trouve des sports mettant en valeur les capacités de course et de saut, les capacités de quête, les capacités de saisie, les capacités de combat … presque tous s’en tiennent à un domaine de compétence et eut égard la spécialisation des races la plupart s’adressent à des races plus particulièrement sélectionnées pour exceller dans le domaine en question.
Ainsi l’agility, le canicross pour ne citer qu’eux permettent aux chiens agiles, endurants et rapides de le montrer, le cavage, le pistage et le field-trial entre autres permettent aux meilleurs nez d’être mis à l’honneur, le ring, le R.C.I. etc permettent aux meilleurs mordants et aux plus courageux de s’illustrer, le flyball, le frisbee et autres activités alliant poursuite et saisie permettent à des chiens très doués dans ces deux domaines d’en faire la preuve…
Tout ceci serait acceptable si l’animal n’était pas réduit à une spécialisation et plus grave encore à une destination, quelle qu’elle soit, au mépris de sa dimension émotionnelle lors de la pratique de l’activité !
Les autres activités Beaucoup de chiens ne mettront jamais les pattes sur un terrain d’entraînement ou de concours ni sur un lieu de travail, ce qui n’est d’ailleurs pas plus mal si c’est leur seule activité, car beaucoup de chiens n’ont pas été adoptés dans ce but.
Ce qui est dommage, c’est que le but n’est pas toujours très clair dans l’esprit des propriétaires. Il est même très fréquent que le but soit totalement inconscient et mélange un désir de protection ou de service que la symbolique d’une race comble, avec un besoin de compagnie que la symbolique du Chien satisfait.
Sauf que …
Qu’ils appartiennent à une race spécialisée ou non, ces chiens là ont des besoins naturels de chien et souvent également des besoins particuliers – que nous appelons besoins surnaturels – en lien avec leur tempérament/personnalité que ce tempérament leur vienne de leurs parents (comportements intrinsèques) ou ait été façonné par l’environnement (comportements adaptatifs).
Une petite parenthèse à ce niveau s’impose car on pense souvent que le tempérament/personnalité est héritable. Ce qui est héritable à 100% ce sont les pattern moteur de prédation, de protection et de communication. Ce qui est ensuite transmissible et de ce façon +/- aléatoire ce sont les gènes qui en déterminent la précocité et l’intensité de l’expression, la version des pattern moteur en quelque sorte ; Cela signifie que tous les chiens auront les programmes prédation, protection et communication dans leur disque dur sauf que certains les démarreront très tôt, d’autres très tard, d’autres jamais si l’environnement ne les stimule pas ; certains les utiliseront en version allégée d’autres en seront des adeptes au point qu’à chaque démarrage le programme intégral sera chargé dans les favoris dans l’attente fébrile d’une occasion de servir. D’autres enfin ne les auraient peut être jamais exploité en version complète mais une ou plusieurs expériences les y a obligé et l’environnement les contraint à le faire régulièrement au point que leur tempérament naturel disparaît au profit d’un nouveau tempérament. Leur version des programmes prédation, protection et communication a été écrasée par une version plus adaptée à leurs conditions de vie.
Selon leur tempérament/personnalité, les chiens vont donc être plus ou moins sensibles à certains stimuli proposés par l’environnement ce qui va déclencher un comportement permettant de satisfaire un ou plusieurs besoins naturels canins ou surnaturels. Par activité, il ne faut pas comprendre comportement ; une activité est plutôt une sorte de « salle de jeux » où plusieurs comportements vont avoir l’occasion de s’exprimer préférentiellement.
On se retrouve par conséquent dans la situation où des chiens avec des tempéraments/personnalités intrinsèques ET adaptatifs adoptés sans projet particulier au niveau de la destination vont, selon leur excitabilité naturelle ou surnaturelle aux bruits, aux odeurs, à la vision d’un autre chien, d’une proie potentielle, d’un passant, d’un objet …, en fonction des apprentissages, en fonction de leur besoin du moment de courir, de mordre, de s’exprimer, de se rassurer … selon aussi leur besoin de dépenser leur énergie ou pas, s’adonner à une ou plusieurs activités spontanées tandis que les comportements qui s’expriment durant ces activités vont se renforcer s’ils procurent un meilleur confort intérieur ou un plaisir.
La boucle est bouclée.
A partir de là, nous vous laissons imaginer le genre d’activité qui peut se mettre en place pour soulager le mal être des chiens qui n’ont que l’ennui comme passe-temps et l’attente comme brûleur de calories et ce en vertu d’une règle qui dit que les besoins doivent être satisfaits. Bien qu’il ne s’agisse que de comportements adaptés à la situation du point de vue du chien, il est bien rare qu’ils soient considérés comme tel et appréciés par les propriétaires !
Entrons dans le vif du sujet pour comprendre où se situe le piège de la mono-activité, qu’elle soit pratiquée dans le cadre d’un travail, d’un sport ou spontanément pour rompre avec l’inactivité.
Ce qu’on a tendance à ignorer ou oublier à propos des comportements Ils répondent à des besoins basiques, psychologiques et d’épanouissement (voir l’article sur les négligences et les erreurs qui se payent cher, et sa pyramide des besoins canins), Ils mettent en œuvre différents pattern moteur reçus en héritage par TOUS les chiens, Ces pattern moteur s’expriment de façon plus ou moins précoce et plus ou moins intense (selon les gènes reçus individuellement en héritage avec une prévisibilité légèrement supérieure pour les races pures) pour constituer des séquences comportementales plus ou moins complètes selon qu’elles ont eu l’occasion de se structurer ou non durant les périodes de socialisation, que ces séquences comportementales nécessitent obligatoirement des stimuli pour se déclencher et devront permettre d’obtenir une forme de satisfaction pour se reproduire, Même si le but final d’un comportement (exemple manger sa proie après l’avoir chassé) n’est pas atteint, chaque morceau de la séquence est individuellement une source de confort et de plaisir, Le plaisir repose sur le circuit de la récompense dans le cerveau et qu’il « fonctionne » à la dopamine, un système extrêmement sensible.
L’exemple de l’activité « poursuite de la balle » Le jeu de la balle est une activité pratiquée par un nombre incalculable de chiens, les propriétaires se prêtant au lancement sans aucune réticence et voyant même là dedans un truc qui va forcément de pair avec le fait d’avoir un chien.
Le jeu de la balle est une séquence comportementale ; son stimulus est la balle qui vole, roule ou rebondit. Elle s’appuie sur plusieurs pattern que sont le repérage, la course-poursuite, la saisie, le rapport et le partage éventuel appartenant à la séquence de prédation. Hormis en rendant ce stimulus neutre, un lancer de balle a toutes les chances de déclencher la séquence de prédation surtout chez les races sélectionnées depuis des générations sur leur sensibilité à ce type de stimuli (excitabilité sur le mouvement) et la précocité et l’intensité de l’expression des pattern de poursuite et de saisie.
Seulement l’activité « poursuite de la balle » est loin de satisfaire tous les besoins à elle seule sans compter qu’elle entretient l’excitabilité sur le mouvement. Si le chien n’a l’occasion que de s’adonner à cette mono activité, cela créera des frustrations et d’autres conséquences abordées plus loin.
L’exemple de l’activité spontanée « aboiements sur les passants » L’aboiement sur les passants est une activité presque généralisée chez le chiens dits de garde qui n’ont pas appris à ne pas le faire. Souvent d’ailleurs c’est un peu ce qui a motivé plus ou moins consciemment le propriétaire à prendre un tel chien, pour protéger ses biens et sa famille.
L’aboiement sur les passant est également une séquence comportementale ; son stimulus est le passage à proximité du territoire d’un potentiel intrus (considéré comme tel par manque d’apprentissage différent). Elle s’appuie sur des pattern moteur que sont le repérage, l’usage de vocalises et de postures dites de distancement ainsi que sur le besoin d’assurer sa sécurité et de tenir un rôle au sein de sa famille. Hormis en rendant le stimulus neutre, le passage d’un passant a toutes les chances de déclencher la séquence de protection surtout pour les races sélectionnées depuis des générations sur leur sensibilité à ce type de stimuli (excitabilité sur la présence d’un inconnu), la précocité et l’intensité de l’expression des pattern d’usage des vocalises et des postures de distancement et leur attachement aux membres de leur clan (capacité d’imprégnation secondaire) ou à un territoire.
Seulement l’activité spontanée « aboiements sur les passants », outre à générer des nuisances sonores, est assez loin de satisfaire tous les besoins à elle seule – bien qu’elle en couvre plus que la poursuite de la balle – sans compter qu’elle entretient l’excitabilité sur la présence d’un inconnu.
A noter toutefois que si « aboiement sur les passants » peut être conjugué à « poursuite du jogger, du vélo, de la voiture qui circule », une autre activité spontanée bien connue, là presque tous les patterns de prédation, protection et communication ont l’occasion de donner lieu à des séquences comportementales satisfaisant presque l’ensemble des besoins naturels canins, surnaturels et de dépense énergétique. Ce qui revient à dire que la pratique de l’aboiement sur passants et de la poursuite de quelque chose est une excellente solution du point de vue du chien lui permettant de maintenir son homéostasie.
Où se situe donc le piège alors puisque le chien a l’occasion d’exprimer ses besoins comportementaux ?
Le piège se situe en fait dans la négligence des autres besoins à cause de la nature addictogène des mono-activités. Elles font appel à des comportements naturels certes mais tous réactionnels à un stimulus ce qui entretien et développe l’excitabilité (la sensibilité au stimulus) et génèrent une grande excitation (état émotionnel face à un stimulus), donc la libération d’un neuromédiateur, l’adrénaline, ce qui n’est pas sans conséquences physiologiques et psychologiques.
Petit tour par le cerveau
Chaque morceau d’une séquence qui permet de ramener un curseur entre un seuil et un plafond produit son petit effet dans l’organisme (confort intérieur) et se voit à cette occasion gratifié d’une bonne dose de dopamine dans le cerveau (ou récompensé par la recapture d’autres neuromédiateurs). Comme nous cherchons tous à « baigner » dans la dopamine et à éviter de « baigner » dans le cortisol et dans l’adrénaline, chaque morceau de séquence produisant ces résultats sera mémorisé et reproduit préférentiellement en circonstances similaires (présence du stimulus + besoin à satisfaire). Après quelques essais seulement, il se créé une autoroute neuronale permettant de le reproduire plus facilement à l’avenir.
Les activités en lien avec la survie de l’espèce et de l’individu ont la particularité de s’accompagner de fortes libérations d’adrénaline, car l’adrénaline mobilisent les fonctions et les moyens nécessaires à l’efficience des comportements de prédation, de protection et également de reproduction. Les messages des récepteurs sensoriels deviennent prioritaires, le rythme cardiaque s’accélère pour apporter l’oxygène aux muscles, le glucose est réquisitionné par inhibition de l’insuline (l’hormone de stockage), les organes moins utiles sont mis sur marche économique… bref le corps est mis au service de l’action à venir qu’elle soit fuite, affrontement, poursuite. Certains vont peut être trouver ici des pistes de réflexion à certains des soucis de santé de leur chien.
Une dépendance à certaines activités physiques a été observée et cette dépendance se développerait selon des mécanismes similaires à ceux imputés aux dépendances aux drogues.
Cette dépendance serait consécutive à une dysrégulation de certains circuits notamment le circuit noradrénergique et le circuit dopaminergique qui sont fortement activés durant les activités en lien avec la survie de l’espèce et de l’individu.
C’est là que le danger guette et le danger réside certes dans la préférence accordée aux autoroutes neuronales mais surtout dans ce risque de dysrégulation pouvant déboucher sur une dépendance à mettre certainement en rapport avec l’excitation (état émotionnel face à un stimulus) que procure l’activité et l’excitabilité (sensibilité au stimulus) propre de l’individu.
L’axe adrénocorticotrope agirait comme renforçateur addictogène en effaçant les émotions déplaisantes
ce qui ne permettrait plus de prendre conscience de la nécessité de mettre un terme à une activité devenant néfaste au confort intérieur, risquée ou douloureuse et ne permettrait plus d’être à l’écoute et au service de tous ses autres besoins du moment, y compris besoin de repos, besoin affectif, besoin de partage … qui s’appuient sur d’autres neuromédiateurs dont la présence est affectée par la prépondérance de l’adrénaline qui agit comme inhibiteur de ces autres neuromédiateurs.
Quelles conclusions concernant les activités ? Ce qu’il faut retenir, c’est qu’un chien a entre autres besoins canins, celui de dépenser son capital énergie de la journée. Rappelons qu’à l’origine son capital énergie a été prévu pour parcourir de longues distances à la recherche de gibier, le chasser jusqu’à obtenir son repas, mobiliser tous ses sens pour ce « travail » mais aussi pour surveiller et défendre son territoire et sa famille au besoin et avoir encore assez de force pour entretenir ses liens sociaux.
Cela ne peut se résumer à quelques minutes quotidiennes d’activités mais toutes les activités ne se valent pas en termes de bénéfices, ni même d’ailleurs en termes de dépenses énergétiques puisque l’activité cognitive est plus énergivore que l’activité physique.
Les sports canins apparaissent fréquemment comme LA solution pour dépenser ce capital énergie or les sports canins sont des activités de substitution aux activités physiques naturelles et font essentiellement appel aux comportements de poursuite/saisie et aux comportements agonistiques, des comportements hautement « adrénalisants ». Ils ne peuvent constituer l’essentiel des activités compte tenu des mécanismes en jeu au niveau des neuromédiateurs et du risque de dépendance. Sans compter que l’entraînement physique augmente l’endurance.
Ne sont pas exempts pour autant de tomber dans la dépendance les chiens qui ont trouvé seuls une activité permettant d’occuper tête et muscle puisqu’elle est fréquemment du même ordre. Dans leur cas, c’est même d’autant plus dangereux de les laisser s’installer dans cette habitude comportementale qu’elle est non encadrée et se déclenche sur des stimuli de substitution choisis au gré des sensibilités. Il faut d’ailleurs savoir que plus les occasions d’activité sont restreintes à cause de la rareté ou la frustration moins le stimulus a besoin d’être probant pour déclencher un comportement ce qui signifie qu’un stimulus alternatif ou symbolique peut faire l’affaire lorsque l’excitation est importante. On constate ce genre de changement de stimulus notamment dans les agressions redirigées.
Les problèmes d’addiction aux activités physiques, qu’elles se pratiquent dans le cadre d’un sport canin ou seuls derrière une clôture, sont probablement sous évalués ; à ce jour seul un controversé syndrome Hyper Sensible/Hyper Actif tente de donner une explication à ces comportements excessifs allant à l’encontre du bon sens.
Sensibiliser au risque d’addiction dans le cadre des activités physiques canines pose par contre un dilemme en l’état actuel du manque de respect des besoins comportementaux que subit une grande partie de la gent canine. Que vaut-il mieux un chien hautement excitable et accroc à une discipline ou un chien réduit à se prendre pour cible ou à l’impuissance acquise ?
Il suffirait pourtant d’inclure des activités cognitives dans le planning d’activités pour réduire les besoins de dépenses physiques mais cela suppose qu’une forme d’intelligence supérieure soit reconnue aux chiens ce qui se heurte encore à des préjugés, des croyances et à du spécisme.
Compte tenu de cette possibilité de dépendance à certaines activités physiques dores et déjà observée donc avérée, il semble quand même vraiment plus prudent d’encourager à des activités moins excitantes notamment quand elles font appel à des comportements de prédation et de protection ; il semble également plus prudent de faire un usage mesuré et réfléchi du clicker, celui-ci activant fortement le circuit dopaminergique également impliqué dans les dépendances donc sujet à dysrégulation.
Quelles solutions restent t’ils ?
La balade bucolique en compagnie de quelques humains zen et de quelques chiens sympas remplit presque à elle toute seule l’intégralité du cahier des charges en offrant une dépense physique raisonnable, d’innombrables informations à traiter et un moment privilégié de partage qui nourrit la socialité.
Dans un autre ordre d’idée et bien que cela peine à entrer dans les mœurs, la pratique d’activités relaxantes, apaisantes semble présenter aussi un grand intérêt sur le papier puisqu’elles permettraient d’activer et d’entretenir les circuits de libération des sérotonine et GABA, qui ont, entre autres fonctions, celle d’inhiber l’adrénaline ce grand ennemi d’une cohabitation harmonieuse entre chien et humain.
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