C'est pas vraiment un chien, mais je le met quand même dans la rubrique races car il sera peut être reconnu comme chien un jour...
Rare, menacé de disparaître, ce chien de Nouvelle-Guinée a de nombreuses particularités dont leur hurlement mélodieux et extrèmement modulé qui est à l'origine de leur appellation !
Le chien chantant de Nouvelle-Guinée (appelé ici Chanteur) est un chien sauvage des hauts plateaux de ce pays. On pense que ces chiens sont restés isolés de toute autre espèce canine depuis au moins 4000 ou 5000 ans, ce qui ferait d'eux la plus ancienne race pure canine.
Le monde les a découverts en 1957, quand le premier couple fut ramené de la région des hauts plateaux de Nouvelle-Guinée et placé au zoo de Sydney, en Australie. La même année, Ellis Troughton publia une description scientifique de ce couple, et en fit une nouvelle espèce, Canis Hallstromi.
Cinq Chanteurs furent capturés dans les plateaux de l'Irian Jaya et emmenés en Allemagne en 1977. Plus tard, la communauté scientifique décida que les Chanteurs n'étaient qu'une forme de chien domestique retourné à l'état sauvage ( même si à l'heure actuelle nous ne disposons d'aucune preuve ), ou une espèce de Canis familiaris. Ils sont depuis lors très rares dans les zoos.
Ni Dingo ni loup.Des recherches plus récentes sur le comportement et les particularités physiques des Chanteurs démontrent que ces chiens possèdent de nombreuses caractéristiques physiques et comportementales uniques, qu'on ne retrouve ni chez le chien domestique ni chez le loup.
Les petites sections d'ADN mises en séquences jusqu’à maintenant correspondent à celles des Dingos. Si cela montre que ces deux races sont très proches, les différences sont nombreuses.
Les chanteurs mesurent de 42 à 55 cm, pour un poids de 10 à 15 kg alors que les dingos mesurent en moyenne de 60 à 70 cm au garrot, pour un poids de 18 à 30 kg. En dépit de leur petite taille, les Chanteurs possèdent des joues très larges, presque aussi larges que celles des Dingos, et proportionnellement plus larges que celles des autres canidés.
De nombreuses caractéristiques uniquesLeurs yeux, comme ceux des chats, reflètent davantage la lumière que ceux des chiens domestiques. Ceci pourrait être le résultat de leur adaptation à la chasse au crépuscule/aube ou nocturne. Le résultat d'une recherche menée sur les habitudes alimentaires des Chanteurs sauvages par Robert Bino, a montré que leur proie favorite était le Cuscus, un marsupial nocturne. D'après les habitants des plateaux de Nouvelle Guinée, on entend souvent les Chanteurs hurler la nuit ou au crépuscule ou à l’aube.
Leur corps, très souple, fait davantage penser à celui d’un chat. Cela provient probablement d’une adaptation à leur habitat naturel. Composé de montagnes abruptes, la géographie des lieux nécessite une grande capacité à sauter, grimper et se déplacer dans une végétation très dense.
D'après une étude menée par V. Simonsen en 1977, sur 17 des 18 protéines du sang analysées les Chanteurs ressembleraient au coyote ou au coyote/renard, et non pas au chien/loup (ou Dingo).
Une étude du comportement des Chanteurs, réalisée par l'auteur et le Dr I. Lehr Brisbin Jr de l'université de Georgia, et une étude séparée des vocalisations des Chanteurs réalisée par le Dr Mark Feinstein, du Hampshire College, Minnesota, USA, ont démontré qu'environ 7% du comportement de ces chiens leur était propre, ou exprimé différemment des chiens domestiques ou des loups. Ils possèdent plusieurs vocalisations qu’on ne trouve ni chez le loup ni chez le chien domestique, notamment le hurlement mélodieux et extrêmement modulé, d’où ils tirent leur nom.
Le Dr Feinstein a également découvert que la structure physique de la gorge des Chanteurs était unique, avec un long palais souple, qui pend dans le fond de leur bouche, tout comme une luette humaine. Ceci ne se retrouve chez aucun chien domestique.
Le Dr Alessia Ortolani a découvert que le larynx des Chanteurs avait une structure différente de celui des chiens domestiques. Elle confirmera ce fait dès que d'autres spécimens pourront être étudiés.
Son allureLa population captive de Chanteurs, issue de seulement 7 individus, (la population sauvage n'a jamais été étudiée, il peut donc y avoir des variations) ne possède que deux couleurs de robe : rouge/marron ou noir avec des tâches. Aucun individu noir n'a été répertorié jusqu'à présent dans la population américaine, mais ces individus représentent un quart de la population des zoos allemands. Comme les Dingos, les Chanteurs ont le bout de la queue blanc. Ils ont également des marques blanches sous le menton, ce qui diffère du menton des jeunes individus quand ils font leur caractéristique "mouvement de tête", qui correspond à un comportement de demande (le menton devient gris/blanc vers l'âge de 5ans.) Les marques blanches sont aussi fréquentes sur la poitrine, le cou et les pieds. Elles ne sont par contre jamais présentes sur le corps.
Aucun problème génétiqueIl est surprenant qu'en dépit de croisements consanguins intensifs depuis 50 ans à partir des 4 individus fondateurs de la lignée américaine, et contrairement au races canines pures sélectionnées artificiellement, aucun problème génétique lié aux yeux, au squelette ou au système immunitaire, n'ait été détecté. Il y a eu 3 décès inattendus de Chanteurs âgés de 5 à 6 ans, mais aucune cause n'a pu être déterminée. Un cas de chiot avec un grave problème cardiaque a été décelé en 2001. En général, les Chanteurs sont très robustes. Ceci est attribué à leur retrait récent de la sélection naturelle, et au fait que, jusqu'à très récemment, ils n'étaient pas sélectionnés sur de simples critères de beauté.
La population connue de Chanteurs captifs est estimée à moins de 100 individus, dont la plupart sont âgés ou castrés. La population sauvage n'est pas connue, mais de nombreux chiens domestiques ont été importés dans les hauts plateaux de Nouvelle-Guinée ces 20 dernières années, ce qui laisse craindre que les Chanteurs ne soient bientôt hybridés, tout comme les Dingos. Environ 70 % des Dingos sont en fait des hybrides de chiens domestiques.
La Société de Conservation du Chien Chantant de Nouvelle GuinéeLa Société de Conservation du Chien Chantant de Nouvelle-Guinée (NGSDCS) a été fondée en 1995. Son but est de promouvoir l'étude et la conservation de cette espèce de canidés on ne peut plus inhabituelle. La NGSDCS est d'avis que ces chiens sont une espèce sauvage à part entière, et que même si à l’évidence ce sont des chiens du genre "canis", cela ne signifie pas qu'il s'agit de chiens domestiqués amenés en Nouvelle-Guinée il y a 5000 ans.
Ces chiens sont peut-être la relique d'une espèce plus ancienne et plus répandue de chiens ayant disparu de leur habitat d'origine en raison de l'hybridation avec des chiens domestiques. Il peut également s'agir d'un type qui serait passé de l'état de chien paria à celui de chien totalement domestiqué, sauf en Nouvelle-Guinée, où il a pu vivre dans un état totalement sauvage, à l'écart de tout apport génétique provenant d'autres chiens.
Le but de la Société est de préserver la population sauvage, ce qui sera difficile tant que les Chanteurs ne seront pas reconnus comme une espèce à part entière, ou au moins comme un type unique de chiens très anciens, méritant d'être préservés.
Les efforts de conservation de l'espèce par la NGSDCS comportent plusieurs étapes. Tout d'abord la Société essaie d’attirer l’intérêt des chercheurs universitaires sur les Chanteurs. Elle a également fourni à plusieurs universités autour du monde des échantillons d'ADN, en espérant que des traits uniques aux Chanteurs y soient trouvés. Dans un troisième temps, la NGSDCS fait en sorte que la race soit reconnue par le United Kennel Club des USA en tant que race domestique. Cela permettrait d'avoir une trace précise des pedigrees de tous les Chanteurs, aussi bien ceux qui sont dans les zoos que ceux chez des particuliers. Le but n'est pas bien sûr de faire de cette espèce des "chiens pure race de show", car cela entraînerait la disparition des Chanteurs tels que nous les connaissons aujourd'hui.
Enfin, la NGSDCS a commencé son propre registre sur tous les Chanteurs ne possédant pas de pedigree. Dans les 20 dernières années, de nombreux chiens sont passés des zoos aux mains de particuliers. Malheureusement, il est très difficile de remonter les origines dans les zoos car les registres sur les animaux exotiques sont en général pauvres. La NGSDCS espère que dans le futur, lorsque les résultats des études seront disponibles, ces Chanteurs non enregistrés seront reconnus comme étant purs et non hybridés, et pourront ainsi être inclus dans le programme de conservation de la race basé sur un examen physique et comportemental mené par des experts.
Peut être un ancetre de Néva !
http://img80.exs.cx/my.php?loc=img80&image=chienchantant2sj.png